
L’idée de départ consistait à faire valoir une meilleure utilisation des ressources, avec une hausse de la productivité de celles-ci de 30% d’ici 2030, ce qui engendrerait une progression du PIB de près de 1%, et la création de 2 millions d'emplois durables. Afin d’atteindre cet objectif, l’UE se devait de revoir sa gestion des déchets, sa législation sur l'écoconception et prévoir des mesures pour découpler la croissance de l'utilisation de ressources naturelles. Au demeurant, la résolution adoptée il y a quelques mois, appelait la Commission européenne à proposer une nouvelle législation d'ici fin 2015. Nous y sommes…

Il s’agit d’un changement de paradigme, qui présente aussi un gigantesque potentiel de croissance. Afin de rendre ce changement possible, des actions sont requises sur le plan législatif, informatif, économique et coopératif. La résolution adoptée faisait suite aux communications de la Commission européenne sur le paquet relatif à l'économie circulaire, présentées conjointement avec une proposition législative sur les déchets le 3 juillet 2014, qui a finalement été retirée quelques mois plus tard.La philosophie d’ensemble tendait à l’instauration « d’une société zéro déchet (avec de nouveaux objectifs contraignants de réduction des déchets), les députés invitant la Commission à encourager la création, dans les États membres, de conventions prévoyant que le secteur du commerce alimentaire de détail distribue les produits non vendus à des associations caritatives. Il s’agissait aussi de fabriquer des produits qui durent et lutter contre l’obsolescence planifiée, de découpler la croissance de l’utilisation des ressources, de miser davantage sur le recyclage, les énergies renouvelables, d’éliminer graduellement les substances toxiques, etc.











Il n'en demeure pas moins que les ONG spécialistes restent sur leur faim, considérant les « quelques avancées notables» intéressantes, mais regrettant que le nouveau texte revoie « à la baisse un certain nombre d’objectifs et fasse l’impasse sur des sujets de première importance, comme les déchets marins ou encore le gaspillage alimentaire ».
En revanche, la Fnade n’a pas tardé à saluer « des choix ambitieux et réalistes » : globalement satisfaite de ce nouveau « paquet » adopté le 2 décembre par la Commission Européenne, elle ne manque pas pour autant de souligner que « la question du financement devra être résolue »...



S’appuyant sur la nécessaire « complémentarité des filières », le dispositif européen intègre aussi la valorisation énergétique qui constitue « une voie parfaitement appropriée pour la gestion des refus de tri ». En effet, le développement du recyclage matière induit une augmentation sensible des refus de tri, liée au traitement de gisements de déchets moins propres et plus complexes. Ces refus peuvent d’ailleurs être utilisés pour produire des Combustibles Solides de Récupération (CSR), contribuant à la production d’énergie renouvelable et à la réduction de l’enfouissement.
La fédération « attend de la future Communication « Waste to Energy » qu’elle jette les bases d’une politique équilibrée entre valorisation matière et valorisation énergétique des déchets, et qu’elle donne toute sa place à l’énergie de récupération ».
Quant à la réduction progressive de la mise en décharge des déchets non recyclables, elle estime « très ambitieux l’objectif de détournement, à horizon 2025, jusqu’à un plancher de 10% pour les déchets municipaux. Le stockage demeurera un exutoire indispensable pour des flux de déchets souillés ou pollués, impropres au recyclage ou à la valorisation énergétique ».

La Fnade juge l’harmonisation des méthodes de calcul des taux de recyclage, « très positive pour la conduite des politiques publiques de valorisation des déchets, estimant le changement de paradigme économique et environnemental ne saura aboutir sans l’harmonisation des méthodes de calcul et des statistiques ».
Pour expliciter ce point de vue, la fédération souligne que « la Commission Européenne considère désormais que le pourcentage à retenir pour le calcul est celui en sortie de l’installation finale de préparation au recyclage – ou plus en amont, si la différence entre les deux niveaux est estimée inférieure à 10%, au niveau des sorties de centres de tri ». Pour la structure représentant les groupes spécialisés dans le traitement des déchets, ce dernier niveau « paraît le plus adéquat, car il permet d’appréhender la réalité du recyclage sans obérer la traçabilité, notamment celle des flux import/export ».
Pour mémoire, la Fnade avait dénoncé à plusieurs reprises, des pratiques de calcul actuelles des taux de recyclage contestables, certains pays comptant comme « recyclés » les déchets qui « entrent » dans la première installation de tri/recyclage alors qu’il convient de considérer le flux recyclable sortant.

Pour assurer le développement véritable d’une économie du recyclage, il est impératif, du moins pour la Fnade :



S’agissant de la valorisation des biodéchets, la structure nationale considère que « leur collecte séparée peut être encouragée, dans la mesure où cela est faisable dans les conditions techniques et économiques du moment» .
Ces changements auront un impact positif sur le climat, la création d’emplois et l’économie européenne : les adhérents de la fédération ne manquent pas d'ailleurs, de rappeller leur mobilisation et leur engagement pour atteindre ces objectifs ambitieux.

Ainsi, le député des Bouches-du-Rhône insiste tout particulièrement sur l’élargissement de la notion d’écoconception qui ne s’intéressera plus seulement à l’efficacité énergétique, mais qui comprendra l’efficacité matière. Désormais, « la réparation, la durée de vie, la recyclabilité et la composition des produits seront des éléments qui seront pris en compte dans le travail normatif communautaire ». Un regret anime le député « le manque de précision dans les modalités de mise en œuvre ou dans le calendrier de la réalisation des projets annoncés ».





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