Economie circulaire : et si la feuille de route ne tournait pas rond ?

Avec une production de 350 millions de tonnes par an, il y a de quoi faire. Pour autant, et quand bien même un tiers environ des déchets propduits par les Français n’ont aucune solution de recyclage… la feuille de route sur l'économie circulaire jouerait petit bras. C'est du moins le ressenti d'Amorce, qui défend les intérêts des collectivités territoriales, l'association constatant désabusée que pour l'heure et malgré l'énorme chantier, on semble se focaliser (après 3 mois de concertation), sur le retour à la consigne pour quelques milliers de tonnes de bouteilles plastiques et sur une lourde augmentation de la taxe sur le service public des déchets (payée par les contribuables).


Elle ne concernerait même pas 0,5% des déchets français, et on en fait des tonnes, alors même que la collecte sélective des déchets d'emballages ménagers englobe déjà ces bouteilles... Pourquoi souhaiter instaurer une collecte concurrente (privant le service public de gestion des déchets d’une fraction de l'un des rares matériaux qui permet de dégager une recette) alors qu'il est question de densifier les flux afin d'alimenter des centres de tri à moderniser ou à construire en version XXL, ce qui ne sera pas gratuit !?.
Et si la seule réponse au problème posé doit consister à balancer une lourde augmentation de la taxe sur le service public d’élimination des ordures ménagères, ça risque de rester en travers de nombreux gosiers d'ores et déjà inquiets, voire courroucés.
Et de un parce que la taxe est payée par les collectivités et donc par le contribuable local (on avance déjà une somme qui pourrait être de 500 millions d’euros ) et de deux, parce que si on ne s'attaque « que mollement au problème », on ne risque pas de le résoudre...

Nul doute que dans ce contexte jugé inquiétant, les représentants des collectivités en charge de la gestion des déchets monteront prochainement au créneau afin de faire part au Gouvernement « d'une déception évidente et profonde », assortie de « propositions constructives, face à un projet de feuille de route pour l’économie circulaire qu’ils jugent déséquilibré, inefficace, et couteux pour les contribuables ». Restera à savoir s'ils seront entendus et compris...

