Economie circulaire et recyclage : les collectivités avancent leurs pions
L'association demande tout d’abord aux candidats d’arrêter la surenchère d’objectifs, mais de s’engager à respecter, à l’échelle du mandat présidentiel, les objectifs actuels de la France.
En matière de transition énergétique, elle propose de rééquilibrer les aides à la maîtrise de l’énergie et à la production de chaleur et d’électricité renouvelable, avec un seuil minimal d’aide de 25 euros par MWh non renouvelable économisé. Cette aide minimale serait réévaluée chaque année en cas de non-respect des objectifs. Mais également d’affecter une partie des dividendes versés à l’État par les opérateurs énergétiques à la transition énergétique et de permettre la création de SEM locales de distribution d’énergie. De plus, elle propose de créer un réseau de chaleur renouvelable dans chacune des centaines de collectivités de plus de 10 000 habitants qui n’en possèdent pas.
Amorce demande par ailleurs le lancement d’un pacte national de résorption de la précarité énergétique, qui concerne aujourd’hui plus de 12 millions de Français, et la création de 500 Plateformes Territoriales de la Rénovation Énergétique, aux missions élargies dès 2018. Enfin, elle propose d’affecter une part de la Contribution Climat Énergie aux intercommunalités et aux régions pour mettre en application la planification énergie climat.
Or, ces objectifs ambitieux s'ils étaient respectés, favoriseraient bigrement la création de très nombreux emplois, tout en minimisant la dépendance quant aux importations de matières premières.
Les acteurs locaux ne peuvent que regretter d'avoir à constater que les responsabilités, tout comme les efforts en matière de gestion des déchets sont bien mal répartis et fort peu contraignants, puisque « l’essentiel des efforts sont à la charge des collectivités assurant avec efficacité le service public de gestion des déchets ménagers, au lieu de porter sur l’origine du problème, à savoir l’éco conception de millions de produits de consommation encore trop souvent jetables, à faible durée de vie et non recyclables ».
Si la REP est saluée dans son principe, « elle ne couvre qu’un tiers des déchets ménagers et ne finance que 15% des coûts de la gestion des déchets », ce qui signifie que le contribuable est mis à contribution pour le reste, au grand damne des collectivités qui plaident pour la mise en oeuvre d'une vraie économie circulaire, « fondée avant tout sur l’éco-conception », ce qui ne pourrait qu'être bénéfique à l’économie française et en termes de créations d'emplois. A partir de ces constats, sept propositions établies par les élus locaux, afin de faire bouger les choses au profit d'une moindre production de déchets à la charge des collectivités.
- Une éco-contribution sur les produits non recyclables (lesquels concernent encore et hélas, 1/3 des déchets des français), afin de responsabiliser les metteurs sur le marché de ces produits.
- Une TVA réduite sur les biens et services participant à l’économie circulaire « pour inciter à leur développement et un soutien au développement de toute forme de tarification incitative territoriale ».
- Une taxe sur l’élimination des déchets qui soit plus incitative de manière à récompenser les collectivités, mais aussi les entreprises respectant la trajectoire d’atteinte des objectifs de la loi de transition énergétique.
A ces mesures fiscales s'ajoute une revendication que l'association a maintes fois martelée : qu'au moins 50% des recettes de la fiscalité nationale sur les déchets soient affectés à l’accompagnement des politiques d’économie circulaire des collectivités et des entreprises.
L'association souhaiterait la création de 5000 postes d’ambassadeurs de l’économie circulaire afin de renforcer les dispositifs mis en oeuvre.
L'association préconise la reproduction de ce qui se pratique pour les emballages d’ici 2022 pour d'autres types de produits fabriqués en grandes quantités, qui finissent sous forme de déchets en version non recyclable (jouets et jeux, matériels de sport et de loisirs, matériels de bricolage, vaisselle et ustensiles de cuisine...).
Et d'ajouter que « les filières REP existantes pourront être étendues à des produits composés de matériaux similaires aux produits sous REP, et d’autre part aux déchets des PME PMI, collectés majoritairement par le service public ».
Amorce voit également d'un très bon œil la mise en place d'une autorité indépendante visant à contrôler le fonctionnement des filières REP, qui devra garantir le respect des cahiers des charges et des objectifs de prévention et de recyclage de chaque filière, qui sera en charge de la bonne application de malus dissuasifs sur les produits non recyclables.
Etant entendu que « d’ici 2022, les dispositifs de REP devront couvrir au moins 80% des coûts moyens de gestion des déchets concernés par la REP », ce point constituant une très vieille revendication des collectivités locales, qui exigent depuis plusieurs années la stricte application de la loi Grenelle.