Ecologie à Lyon : un mur végétal anti-pollution
La communauté urbaine du Grand Lyon a récemment inauguré, sur le Centre d'Echanges de Perrache, le premier mur végétal dépolluant du monde. Ce lieu a été choisi car il répond à des conditions spécifiques de forte pollution (Gare des bus, autoroute, parking). Coût de l'opération : 207 000 euros, pour 288 m² de surface...
La terre qui sert de matériau de base est constituée d’un mélange issu de matériaux de provenance locale (perlite, fibre de coco, pouzzolane, écorces de pins). Ce mélange remplit une structure composée de cellules grillagées, en acier galvanisé 100% recyclable. A l’intérieur du mur, un cheminement de conduites pulse l’air dans le substrat. Les particules polluantes et les GES sont aspirés et fixés par la terre (maintenue humide grâce à un système de conduites d’eau). Les polluants sont précipités et dégradés par des microorganismes (principalement des bactéries) et les résidus absorbés par les plantes. Le mur reste sec et sans odeur, ce qui est indispensable en milieu urbain.
Une étude expérimentale, réalisée en partenariat avec l’Université de Savoie, a permis de mettre en évidence une réduction d’environ 80% de la concentration atmosphérique des COV (benzène, toluène, éthylbenzène, xylène...) entre l'air entrant et l'air sortanr. Le mur végétalisé est également actif vis-à-vis des polluants précurseurs de l’ozone tels que les NOx (oxydes d’azote), avec un double impact sur ces derniers :
grâce aux végétaux : ces gaz sont absorbés par la surface foliaire et sont rapidement éliminés dans les tissus végétaux, et ce sans accumulation ;
grâce à la biofiltration : une étude réalisée en 2005 en partenariat avec la Ville de Lyon a permis de mettre en évidence un effet significatif sur le dioxyde d’azote (environ 50% de réduction), que l’expérimentation in-situ de Perrache permettra de confirmer.
Fait notable : cette réalisation répond aux exigences de la Directive Européenne 2001/81/CE : faire baisser de 40% les dioxydes de souffre, les oxydes d’azotes et les COV d’ici 2010.
En outre, le mur possède, grâce au volume de mélange terreux humidifié contenu entre ses parois, la capacité à jouer le rôle de "climatiseur d’air urbain" et d’isolant thermique lié aux propriétés du complexe substrat / végétaux. Il réduit également la pollution sonore en absorbant les ondes et en réduisant leur propagation, avec comme effet la réduction d'environ 25 décibels.
Enfin, d’un point de vue esthétique, les murs végétaux renforcent l’attractivité paysagère de la ville. Ils remplacent la perspective de grandes surfaces bétonnées, par des zones végétalisées et fleuries et jouent un rôle dans la protection des façades vis-à-vis des tags ou des affichages sauvages. Aujourd’hui, avec l’installation du mur végétal dépolluant, le Centre d’Echanges de Lyon Perrache bénéficie d’un "lifting" qui valorise le bâtiment déjà existant.
En rapport avec le sujet, nous vous conseillons la lecture de notre article : Greenwall : les plantes s'affichent à la verticale.