Le Jec Composites show a ouvert ses portes hier matin … Au programme des composites à gogo, pour sûr, mais aussi de nouveaux matériaux qui associent les matières naturelles aux autres, avec en toile de fond, la recyclabilité des produits…
Le béton de lin, c’est essentiellement « des parpaings réalisés avec des anas de lin et un mélange de liants hydrauliques. Les anas sont au lin ce que la chènevotte est au chanvre. A l’instar de son cousin le béton de chanvre, le béton de lin va présenter d’excellentes propriétés thermiques, mais également des propriétés mécaniques suffisantes au montage d’une structure d’un étage. Nous travaillons également sur d’autres types de matériaux, comme par exemple des produits à base de fibres de lin pour l’industrie des transports, des panneaux techniques pouvant servir de cloisons, des mélanges d’agro-ressources utilisés en vrac pour l’isolation thermique »…
L’idéal n’étant pas de ce monde, aucun avantage sans inconvénient. S’il est vrai que de très nombreuses personnes ou structures envisagent avec plaisir l’utilisation de ce matériau, il est tout aussi vrai qu’ils « manquent d’informations sur ces produits, sur leurs performances et sur leur mise en œuvre. Il est parfois difficile également de trouver des professionnels qui savent travailler avec ces nouveaux matériaux, voire même les prescrire. Comprenons bien aujourd’hui que la qualité de la mise en œuvre est souvent plus impactante que la qualité même des matériaux. C’est avant tout la qualité du travail des entreprises qui fait la performance des bâtiments et des produits. Les nouveaux matériaux, qui sont développés au Codem ou ailleurs, n’apporteront aux bâtiments l’intégralité de leur potentiel que si l’on prend en compte leurs performances spécifiques lors de leur mise en œuvre ».
Quoi qu’il en soit, le parpaings en béton de lin connaît aujourd’hui deux belles aventures dans deux projets de construction. Le premier est un hôtel, le second un bâtiment industriel. « Aujourd’hui, nous sommes encore dans une phase de validation du produit. Nous allons étudier tout d’abord le chaînage de ces nouveaux parpaings, puis l’utilisation de joints spécifiques. Ces études se font et doivent toujours se faire en étroite collaboration avec les professionnels de la construction. De la maîtrise d’ouvrage à la pose, en passant par les bureaux d’étude et de contrôle, c’est l’ensemble des acteurs qui doivent faire preuve d’une grande complicité lors de ces projets innovants ».
Cela étant et on s’en doute, il reste du pain sur la planche…
Il sera nécessaire en effet d’obtenir la certification ISO 17025, laquelle permettra d’être accrédité par le Comité Français d’accréditation (ou CoFrAc), et ainsi pouvoir établir des PV d’essais recevables par les organismes certificateurs.
« Depuis quelques jours, nous sommes équipés d’un dispositif de mesure de la perméabilité à la vapeur d’eau. Cet essai est très demandé par les industriels producteurs de matériaux de construction, et nous serons le premier centre technique français à proposer cet essai ».
Mais le Codem souhaite également s’impliquer fortement dans l’intercluster mis en place par le Plan Bâtiment Grenelle, notamment, « car pour nous, l’ouverture et la discussion vont permettre d’ajuster notre action en fonction des besoins des autres et de développer les collaborations et complémentarités nécessaires au bon développement des éco-matériaux.
De plus, par le biais du concours ADREAM et des différentes opérations que nous menons, nous allons étendre notre action aux niveaux national et international »….