Eco-industries : 3 contrats de filières finalisés
Arnaud Montebourg (Ministre du Redressement productif) et Philippe Martin (Ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie) ont co-présidé la semaine passée une réunion plénière du Cosei (Comité stratégique de filière des éco-industries), au cours de laquelle 3 contrats de filières (recyclage et valorisation des déchets ; eau ; énergies renouvelables) ont été présentés...
Ces contrats, validés par l’Etat et les industriels, définissent une stratégie de filière à long terme et visent à renforcer les solidarités entre les entreprises des éco-industries, développer les relations entre grands groupes et PME, tout en assurant les conditions d’une compétitivité accrue en France comme pour le développement à l’international. Ils sont le résultat de travaux menés au sein du Cosei et s’inscrivent dans la dynamique créée par la table ronde "Emploi" de la Conférence environnementale de septembre dernier (voir notre article) et les 34 plans de la nouvelle politique industrielle présentée par le Président de la République (voir ici).
Les engagements conjoints que prennent l’Etat et les acteurs des éco-industries dans les contrats stratégiques des filières, visent à promouvoir les offres et les savoir-faire des 12 000 entreprises du secteur, en France comme à l’international. "Investir dans les éco-industries permettra de sortir de la crise par le haut, en augmentant le contenu de notre économie en emplois industriels, en favorisant la préservation de l’environnement et en bâtissant les fondements d’une croissance durable", souligne le Cosei. Les Ministres ont notamment souligné l’importance de :
la lutte contre les sites illégaux avec la mise en place d’une cellule ministérielle dédiée ou l’élaboration d’un pacte pour le recyclage et la valorisation des déchets dans une démarche d’économie circulaire ;
l’encouragement de l’innovation pour conforter la compétitivité du secteur de l’eau, le renforcement de la solidarité de la filière et des relations grands comptes/PME, la structuration autour de ces 2 grands enjeux technologiques et sociétaux que sont la station d’épuration de la ville durable et les réseaux d’eau intelligents ;
la création de 125 000 emplois supplémentaires et une balance commerciale positive pour les équipements destinés à la production des énergies renouvelables à l’échéance 2020, le développement d’un tissu d’ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire) qui bénéficieront de relations équitables avec les grands groupes, une évolution des modes de soutien et des niveaux d’aides aux énergies renouvelables en fonction des déploiements constatés et des évolutions de coûts, une visibilité sur les orientations politiques pour le développement du système énergétique français et les volumes cibles, une politique de soutien à l’offre dans l’optique d’une compétitivité accrue des produits et services français à l’exportation.
"En stimulant notre économie, en générant des emplois industriels non délocalisables et en promouvant les interactions entre R&D, les éco-industries contribuent à jeter les bases d’une croissance durable. La question sociale nous appelle à imaginer la transition écologique autour d’une trajectoire acceptable par nos concitoyens, pas nos entreprises, par nos territoires. Je crois pour cela à la démonstration par les solutions concrètes, opérationnelles, permettant d’orienter les choix de consommation des entreprises, des acteurs publics et des ménages", déclare Philippe Martin.
Pour rappel, les éco-industries regroupent les activités de la gestion de l’eau, des déchets, du recyclage, de l’efficacité énergétique, du génie écologique et des énergies renouvelables, dans des filières qui incorporent l’ingénierie, la production et les équipementiers. Dans un marché mondial évalué à 1 400 milliards de dollars, ces filières représentent 80 milliards d’euros d’activité en France, plus de 450 000 emplois dans 12 000 entreprises, essentiellement des PME/TPE et quelques géants, mondiaux et européens. Certaines filières sont encore émergentes (éolien offshore, véhicule électrique, captage de CO2, réseaux intelligents), tandis que d’autres sont davantage matures et en renouvellement (gestion et assainissement de l’eau et des déchets, notamment). Ces activités sont en forte croissance depuis 10 ans (150 000 créations d’emplois) et ont apporté un excédent de 3,6 milliards d’euros à la balance commerciale de la France en 2012.