Eco-Emballages, le CNR et les péchés capitaux…
Pas question pour le CNR, de commencer l’année sans rappeler le flagrant délit de « péchés capitaux » commis par Eco-Emballages. Pas question non plus de desserrer la pression que le Cercle National du Recyclage compte bien exercer pour toute la lumière soit faite, mais aussi pour que des mesures radicales soient prises afin que jamais pareille chose puisse se reproduire au sein d’un éco-organisme.
La récente découverte des placements financiers particulièrement discutables d’Eco-Emballages « confirme l’orgueil et l’avarice de cette société anonyme, ressentis par tant de collectivités locales».
Orgueil, « car Eco-Emballages se prétend reconnue d’utilité publique et que l’ensemble de ses opérations de communication surfaites et tronquées l’a amenée à se positionner comme la structure vertueuse et incontournable du développement durable, s’appropriant tous les mérites de la collecte sélective, alors que les principaux acteurs sont les collectivités locales et les citoyens trieurs».
Avarice, « car Eco-Emballages n’a de cesse, en limitant par toutes les interprétations contractuelles possibles les soutiens versés aux collectivités pour le tri des déchets d’emballages, de défendre les intérêts économiques de ses entreprises adhérentes. C’est tout à fait légitime au regard de son statut juridique, mais quelquefois en contradiction avec l’intérêt environnemental. L’Etat, régulièrement trop complaisant à l’égard d’Eco-Emballages, aurait dû veiller à introduire des éléments de contrôle et de régulation ».
Alors que les collectivités locales ont été rassurées, lors de la commission consultative exceptionnelle du 16 décembre, sur le versement de leurs futurs soutiens, le CNR souhaite « que toute la lumière soit apportée sur cette affaire et que ces pratiques ne soient plus jamais constatées, aussi bien au sein de cette société agréée que dans les autres filières ».
Aussi, l'association formule le voeu que le ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, dans une logique confortée par le Grenelle de l’environnement, « reprenne l’initiative en termes d’éthique et de contrôle pour mettre en place, à tous points de vue, une filière « emballages ménagers » performante et répondant à son agrément ». Pour cela, le cercle lui suggère d’inviter les sociétés agréées à travailler au maintien du montant du « soutien à la compensation » de 2008 et de le faire perdurer jusqu’au prochain barème E comme cela est réclamé dans la motion du Cercle National du Recyclage en date du 13 novembre.