C’est un très vaste chantier qui va démarrer au bord de la Seine, dans le quartier du Bac d’Asnières, à Clichy-la-Garenne (92). Point de convergence du réseau des eaux usées des franciliens, l’usine du SIAAP va faire sa mue, réalisant la modernisation des installations existantes (prétraitement et station de pompage) et augmentant sa capacité de prétraitement grâce à la création d’une nouvelle unité. Un chantier à la dimension d’une usine qui, en 2014, a traité 316 millions de m3 d’eau acheminée ensuite vers les stations d’épuration de Seine centre, de Seine aval et de Seine Grésillons. Parmi les transformations, la filière de traitement des déchets sera conçue comme une usine d’ordures ménagères...
Pour mener à bien ce chantier de grande ampleur, le SIAAP (Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne a choisi le groupement d’entreprises OTV (filiale de Veolia), Stereau (Mandataire), Bouygues Travaux Publics, Razel-BEC et HB Architectes Associés. Un contrat de 401 millions d’euros pour un projet unique, "Avant-Seine", qui tient compte des contraintes du maître d’ouvrage pendant la période de chantier et lors de l’exploitation. Dans sa globalité, le projet aura une durée totale de 96 mois : études de conception et d’exécution à la construction des nouvelles installations ; réhabilitation de celles existantes et mise en route ; suivi d’une période d’observation ; période d’assistance technique. A terme, ces travaux permettront de faire face aux volumes croissants d’eaux usées des franciliens puisque l’usine traitera jusqu’à 35 m3 par seconde, contre une vingtaine aujourd’hui.
Couplant modernité et robustesse, les nouvelles unités de prétraitement (dégrillages grossier et fin, dessablage) répondront à tous les critères d’ergonomie et de sécurité des exploitants demandés par le SIAAP pour un fonctionnement hautement fiabilisé, quelles que soient les configurations de fonctionnement de l’usine et les variations de la Seine y compris en période de crue. La filière de traitement des déchets est conçue comme s’il s’agissait d’une usine d’ordures ménagères, avec notamment des grappins automatisés et des compacteurs adaptés à des déchets de grande taille. Des laveurs à sables garantiront l’élimination des matières organiques des déchets sableux pour permettre leur valorisation en remblais.
Afin de protéger le voisinage des nuisances sonore et olfactive, tous les ouvrages (nouveaux et existants) seront couverts et ventilés. L’air vicié extrait (375.000 m3/h) sera désodorisé grâce à la technologie Aquilair proposée par OTV sur 3 files de traitement physico-chimique, garantissant ainsi l’absence d’odeurs pour le respect des riverains mais aussi du personnel exploitant de l’usine. Au vu des enjeux environnementaux, le projet "Avant-Seine" va relever le double défi de réduire le recours aux énergies fossiles et développer des sources d’énergie internes par la mise en place de panneaux photovoltaïques et de capteurs solaires à eau chaude sur les toitures des bâtiments d’exploitation. De plus, grâce à la technologie Energido, la récupération de la chaleur des eaux usées développée par OTV permettra d’assurer le chauffage des locaux d’exploitation. Enfin, le bassin de stockage de 70.000 m3 permettra de limiter les déversements en Seine.