Du pneu à la 3ème génération de gazon : un match gagné !
Et de trois ! La réalisation de sols sportifs en gazon synthétique est un marché en pleine expansion. La société FieldTarkett, leader dans ce domaine, pour la pratique du foot ou du rugby réalise près de 650 terrains de grands jeux par an, dont une centaine en France. Pascal Harle et Robert Moretto nous rassurent à égard à ce qui était récemment encore, reproché à ce matériau …
Dans le cadre de la construction de telles surfaces sportives, la première réalisation à l’échelon mondial date de 1995, des granulats élastiques et amortissants sont utilisés comme matériaux de remplissage des fibres des gazons synthétiques.
Certains, de ces granulats sont issus de la granulation de pneumatiques usagés, d’autres sont fabriqués spécialement à cet effet, dans une moindre mesure, certains sont issus du recyclage d’EPDM (joints de machines à laver, de portières automobiles, …).
Dès la mise au point de ses premières applications de gazon de troisième génération, al société FieldTurf Tarkett a choisi de privilégier l’utilisation de matériaux recyclés pour leur remplissage, permettant ainsi en 2006 la valorisation d’environ 11 000 tonnes de granulats de pneumatiques usagés en France, et ce, sur des terrains de grande dimension.
Ces aires de jeu en gazon synthétique de troisième génération (dotés de fibres plus longues, en moyenne 60 mm, ils se caractérisent par un remplissage de sable et de granulats élastomères de différents types), présentent de nombreux avantages pour les clubs sportifs et les collectivités. Leur durée d’utilisation est quasiment illimitée et elles présentent des niveaux de performances stables dans le temps tout en ne requérant qu’une maintenance limitée, en comparaison avec celles exigées par une pelouse naturelle.
Il faut savoir que les qualités des systèmes développés par nos interlocuteurs sont reconnues par la Fifa, l’UEFA et les fédérations nationales. Depuis le 1er janvier 2004, la Fifa et l’UEFA autorisent même le déroulement de matchs de compétition sur ce type de surface. A titre indicatif, il est bon de signaler qu’en région parisienne, un gazon de ce type est utilisé en moyenne 3 000 heures par an…
En fait, le seul reproche qui est fait à ces produits concernent leur recyclabilité : de fait, quand bien même ils vivent au moins 18 ans, la question se pose de ce qu‘ils deviendront, une fois arrivés en fin de vie.
- Camp des Loges Saint Germain en Laye -
Ces dernières années, et notamment il y a deux ans, des articles de presse (relayés parfois par certaines fédérations sportives) ont mis en cause, de par la présence de certains éléments dangereux dans la fabrication initiale d’un pneumatique, l’innocuité vis-à-vis de la santé humaine, de l’utilisation de granulats de pneumatiques recyclés par rapport à des granulats vierges.
« Plusieurs études scientifiques ont ainsi été réalisées, d’un point de vue environnementale et sanitaire dans plusieurs Etats européens dans le but de caractériser les émissions de polluants par voie gazeuse et/ou aqueuse.
La mise en conditions défavorables a même tété préconisée pour réaliser ces tests : les résultats dévoilés par l’Ineris, sollicité pour ce faire, ne montrent aucun impact ni sur la santé humaine ni d’un point de vue environnemental », explique Robert Moretto. Pour autant, 42 analyses différentes ont été menées y compris en récupérant les eaux pluvieuses »… Elles concernent aussi bien les eaux de pluie, d’arrosage, mais aussi les émissions de COV, des études toxicologiques, les risques cancérigènes ou encore la concentration en métaux.
« Conscients de l’importance de s’assurer de ces aspects et afin de disposer d’éléments objectifs face à ce type de publications, les principaux manufacturiers de pneumatiques par l’intermédiaire de leur société Aliapur en partenariat avec FielTurf Tarkett et l’Ademe, ont engagé dès 2005 un programme d’études scientifiques évaluant ces impacts ; ces études ayant été confiées au Groupement d’intérêt scientifique français, l’EEDEMS, qui regroupe les compétences d’organismes publics et privés référents dans ces domaines », confirme Pascal Harel.