L'enquête publique sur les travaux de dragage et d’immersion des sédiments prévus en 2011 par Cap l’Orient au port de la Base Sous-Marins est en cours et doit s'achever le 12 janvier prochain. Les dossiers qui sont consultables dans les mairies de Lorient, Ploemeur et Groix peuvent aussi être lus sur le site internet de Cap l'Orient Agglomération. En réaction, l'association écologiste Robin des Bois estime que les analyses pratiquées sur les sédiments sont insuffisantes...
Ces travaux, d’un montant prévisionnel de 2,5 millions d’euros, sont indispensables pour continuer à accueillir des bateaux de course explique Cap l'Orient Agglomération. Ce sont les premiers depuis la rétrocession du site par la Marine nationale à Cap l’Orient, en 1996. L’immersion des sédiments (154 000 mètres cube) est prévue au large de Groix sur un site où ce type de dépôts a déjà été réalisé rappelle l'agglomération. Et, dans les conclusions du dossier de l'enquête publique, il est indiqué que cette solution a pour avantage une absence d'évolution de la pollution sur le site d'immersion, et ceci avec un coût environnemental faible.
Pourtant, l'association Robin des Bois qualifie d'insuffisantes les analyses réalisées dans le cadre de l'enquête publique. Déjà une nouvelle campagne de prélèvements a été réalisée le 5 janvier dernier à la demande de Cap l'Orient Agglomération. Mais, l'association écologiste note que l’immersion des boues engendrerait un flux de 5.500 tonnes d’aluminium, 14,6 tonnes de zinc, 5 tonnes de chrome, 2,9 tonnes de plomb, 2 tonnes de nickel, 1,3 tonnes d’arsenic et plusieurs dizaines de kilos de mercure et de cadmium. Du coup, le débat sur la question des conséquences environnementales est relancé.
"Tous ces métaux ont des effets environnementaux et sanitaires néfastes. Basé sur l’observation de quelques moules et huîtres cobaye mises en cage, le suivi des zones d’immersion dans les coureaux de Groix ne prend pas en compte la contamination des poissons et les effets négatifs sur les œufs et les larves. Dans le dossier actuel de l’enquête publique, d’autres lacunes sont observées comme l’absence de prise en compte de l’azote et du phosphore contenus dans les boues sur le développement des planctons toxiques et des algues vertes" affirme l'association.
"Les nouveaux prélèvements entrepris jusqu’à trois mètres de profondeur de sédiments risquent d’aggraver le diagnostic. Les résultats des analyses seront connus dans plusieurs semaines. En conséquence et en toute logique, Robin des Bois souhaite l’annulation de l’enquête publique qui devait se terminer le 12 janvier 2011 et demande qu’une nouvelle enquête ait lieu avec une analyse beaucoup plus précise des effets de l’opération sur l’environnement et la santé."