Directive piles et accumulateurs : objectifs revus à la baisse
Suite au vote sur proposition du rapporteur Johannes Blokland, néerlandais , en date du 13/12/2005, concernant la nouvelle Directive européenne sur les piles et accumulateurs, les parlementaires ont réduit le niveau des exigences formulées en première lecture pour se rapprocher de la position commmune du Conseil. Ce vote a été salué par les associations Eurobat, Recharge, représentant les intérêts des fabricants, qui souhaitent une rapide adoption de la Directive...
Marche arrière concernant l'interdiction du cadmium avec exception pour les piles industrielles obtenue en première lecture au mois d'avril 2004. Elle ne s'appliquera plus que pour les produits de consommation courante (brosses à dents électriques, rasoirs, jouets) soit 10% des piles au cadmium. Autre recul, celui des objectifs de collecte qui diminuent: 45% dans un délai de dix ans après l'entrée en vigueur de la Directive alors que la Commission proposait 50% dans un délai de six ans, et le Parlement 60%. Par contre, les objectifs de recyclage augmentent : 65% des déchets des batteries au plomb et 75% des déchets des batteries au nickel-cadmium devront être recyclés et pour les autres types de batteries et accumulateurs, 55% des déchets devraient être recyclés au lieu des 50% proposés par le Conseil.
Voir la position du Conseil des Communes et Régions d'Europe (CCRE) qui se félicite de l'extension de la responsabilité des producteurs tout en regrettant le manque d'ambition politique des parlementaires européens.
Le débat qui a précédé le vote en deuxième lecture a montré les divergences des positions des députés et ceci quelque soit leur appartenance politique. Cela illustre bien la différence des situations selon les pays européenns . En effet, peu d'Etats Membres ont pris des initiatives et les résultats sont très inégaux. Selon les statistiques de 2002: 59 % de piles sont collectées en Belgique, 55 % en Suède, 44 % en Autriche, 39 % en Allemagne, 32 % aux Pays-Bas et 16 % en France.
Ainsi, Caroline Jackson (PPE-DE, UK) a sévèrement critiqué la proposition de la commission de l'Environnement qui suggérait des objectifs de 40 % après 6 ans et de 60 % après 10 ans: "Soyons francs sur ce point. L'Autriche a atteint un taux de collecte de 40 % en 14 ans. Le rapport nous propose maintenant des taux plus élevés pour l'Union. De tels objectifs sont irréalistes." Même discours de la part de Holger Krahmer (ADLE, DE), et aussi de Linda McAvan(PSE, UK) pour qui "le niveau des objectifs doit être revu à la baisse si l'on veut que les Etats membres puissent les atteindre."
A l'inverse, Erna Hennicot-Schoepges (PPE-DE, LU) a appelé ses collègues à davantage d'ambition: "Si la collecte des batteries est possible dans certains Etats, pourquoi les autres n'accentueraient-ils pas leurs efforts? En 2001, le Luxembourg affichait un taux de recyclage de 89,5 %. Je ne vois pas pourquoi ce qui a été réalisé au Luxembourg ne pourrait pas l'être dans d'autres pays", a-t-elle conclu. Marie-Noëlle Lienemann (PSE, FR) a plaidé quant à elle pour le principe de substitution: "L'usage du cadmium doit être banni et ce produit ne doit demeurer que là où il n'existe pas d'alternative." Anne Laperrouze (ADLE, FR) a nuancé cette approche "séduisante à première vue" et a préconisé des dérogations en ce qui concerne l'usage industriel des accumulateurs au cadmium et leur usage dans les systèmes de sécurité et les transports.
En ce qui concerne le rapporteur, Johannes Blokland (IND/DEM, NL), il a reconnu que, en dehors des objectifs de collecte, il avait réduit le niveau des exigences formulées par le Parlement européen en première lecture dans l'espoir de trouver un accord avec les Etats membres. Il a souligné l'intense lobbying déployé par les producteurs.
Maintenant, si le Conseil n'intègre pas tous les nouveaux amendements du Parlement européen dans sa position, une procédure de conciliation devra avoir lieu. Après publication de la nouvelle directive, les Etats membres auront deux ans pour la transposer en droit national.
Collecte: 25 % après 6 ans, 45 % après 10 ans |