Directive Déchets : transposer n'est pas si simple



Le texte fixe deux objectifs-clés pour la gestion des déchets européens : protéger la santé et l’environnement d'une part; utiliser les ressources de manière rationnelle d'autre part. « C’est ce qui guidera l’interprétation des dispositions de la CJCE quand elle aura à se prononcer», a expliqué Maître Matthieu Wamaëre inscrit aux Barreaux de Paris et de Bruxelles, représentant permanent auprès des institutions européennes à Bruxelles pour l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).
De ce fait, elle détermine une hiérarchisation des modes de gestion, en inbversant la pyramide des priorités : la prévention devienbt le maître. Les Etats membres doivent se doter d’objectifs chiffrés ; ils ont l’obligation d’établir des programmes tous les 5 ans, mais aussi des référentiels qualitatifs et quantitatifs, afin de mesurer les progrès accomplis. Puis, dans l’ordre, viennent ensuite le réemploi, le recyclage, la valorisation (y compris énergétique) et enfin l’élimination (décharge). Les membres de l'Union qui doivent prendre des mesures pour encourager les solutions les meilleures en terme de peuvent s’écarter quelque peu de cette hiérarchie.


« Nous suivons attentivement les travaux européens de comitologie qui sont engagés sur ce sujet», précisait d'ailleurs la chef du service de la prévention des nuisances et de la qualité de l’environnement, Patricia Blanc.
Il ets vrai que laCommission européenne a demandé que soit clarifiée la fin de qualité de déchets.
Le texte précise qu’un déchet cesse d’être un déchet lorsqu’il a fait l’objet d’une valorisation ou d’un recyclage, mais à certaines conditions... Exemple : si le sous-produit est utilisé à des fins spécifiques, s’il existe un marché ou une demande, si l’utilisation de l’objet ou de la substance n’a pas d’effets globaux nocifs pour l’environnement et la santé humaine, s’il peut être utilisé directement sans traitement supplémentaire autre que les pratiques industrielles courantes, etc. On a bien un début de réponse via ces élements ; il n'en demeure pas moins que les questions demeurent : « qu’est-ce qui définit une pratique industrielle courante ?», demande l'avocat Matthieu Wamaëre.
Des critères spécifiques pourront toujours être adoptés en comitologie notamment sur le verre, les granulats, le papier, le métal, les textiles… Pour le reste, les Etats membres pourront décider au cas par cas.
Ce qui laisse une certaine marge de manoeuvre à chacun, voire une certaine liberté. Avec à la clé (et oui, il y a toujours un revers à une médaille), les craintes d’importantes disparités entre les Etats membres...
Stéphane Arditi (France nature environnement) n'y va d'ailleurs pas par quatre chemins : pour lui, il est clair qu' « il existe un risque de dumping environnemental à cause du flou de ces définitions. Certains pays pourront expédier des déchets vers d’autres pays où ils seront considérés comme des produits».


«Nous n’avons pas beaucoup avancé mais l’échéance est possible à tenir. Heureusement pour notre pays , le contenu de cette directive est cohérent avec les objectifs du Grenelle». Ouf : a priori, il n'y aura pas de téléscopage de textes...

