Des déchets toxicos en Ile-de-France…
S'inspirant de scenarii bien connus dans d’autres pays, l’histoire ressemble à s’y méprendre à une série sur la mafia italo-américaine : un groupe d’individus est soupçonné de s’être approprié une partie du traitement des déchets de la côte Est (de Paris) et s’en être servi pour masquer certaines de ses activités illégales.
Les malfaiteurs s'adressaient à des entreprises de BTP, celles-ci étant assujetties à l’obligation de faire décontaminer leurs déchets dangereux. A prix cassé, les sbires proposaient de s'en charger, enfouissaient ces résidus sans décontamination aucune, en toute illégalité, sur des terres agricoles de la Plaine de France, à l'Est de Paris.
Au passage, des agriculteurs étaient menacés, ou pire, piégés par des prêts consentis à des taux très élevés, forcés en contrepartie de laisser les malfaiteurs exploiter leurs terres afin d'y enfouir leurs cochonneries. La société recyclage de déchets, RTR groupe Environnement, censée collecter et traiter des déchets pour en faire du remblai, aurait, sans autre forme de procès déversé des dizaines de camions de déchets dans des bas-côtés de la Francilienne, à hauteur de Villeparisis.
Ce réseau mafieux a été démantelé : une quinzaine de personnes ont ainsi été placées en garde à vue mardi dans le cadre d’une enquête préliminaire, ouverte par le parquet de Bobigny, concernant cette vaste affaire. Cinq personnes, dont deux figures du grand banditisme, Jean-Claude Hornec et son fils Loune, devaient être mises en examen aujourd’hui jeudi, après avoir été placées en garde à vue, pour extorsion de fonds en bande organisée, association de malfaiteurs en vue de commettre un crime et dépôts illégaux de déchets, dans une affaire de fraude à l'environnement.
De plus, l'enquête, menée par la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, a pu mettre au jour des abus de biens sociaux, la société RTE ayant employé des proches de la famille Hornec, leur fournissant une couverture et un salaire sans contrepartie. La société «louait aussi des voitures de sport, qui étaient utilisées par les Hornec», a précisé une source proche de l’enquête, sans compter que ladite entreprise aurait mis à disposition, des chambres dans des palaces dont les suspects (et les personnes potentiellement impliquées) auraient largement profité... On évique aussi de réglements de coquettes notes dans des cercles de jeu...