Des déchets qui font monter la moutarde au nez
« Auparavant, il y avait les odeurs de la Deûle, à l’époque où c’était une poubelle à ciel ouvert. Ensuite, on a connu l’usine d’incinération. Là, ce n’était pas les odeurs, mais les fumées. Quand elle a fermé, on pensait être tranquille. Et puis on a appris la construction du CVO… », déclare une vieille dame de 76 ans, une enfant du quartier du Marais. « Je vous assure que si on avait le fric, on partirait. »
Il faut dire que le quartier est dans la trajectoire des vents dominants en provenance de la ville voisine, là où l'on fabrique le fameux compost.. Les émanations liées à la décomposition des déchets verts et organiques traités au CVO ne sont pas nouvelles. Le maire de la commune de Sequedin, René Dubuisson, s’est bagarré très rapidement pour que la communauté urbaine de Lille, qui gère le site, traite correctement le problème, ce qu'elle a fait de bonne grâce en menant des travaux sur le biofiltre, dont la fonction principale consiste, justement, à traiter l’air rejeté par l'installation. Sauf qu'il paraitrait que les bienfaits de ces réalisations n'aient été que de courte durée : de nouvelles vagues de senteurs non fleuries déferlent volontiers au gré de logiques fantasques qui échappent aux bonnes volontés des techniciens ... Il faut dire que la canicule du moment n'aide pas non plus.
Et pourtant... Du côté de la Communauté urbaine Lilloise, on ne reste pas les bras croisés, ce que confirme le vice-président, Henri Gadaut, en charge du dossier, qui certifie que tout est fait pour faire disparaître ces nuisances.
Au demeurant, de nouveaux travaux sont diligentés au CVO, une opération qui implique que les portes de la zone de maturation du compost soient régulièrement ouvertes, d'où peut être le surcroit d'effluves dans le nez de celles qui ceux qui vivent à quelques kilomètres seulement...
C'est dommage d'avoir à déplorer ce problème récurrent, parce que la valorisation des déchets organiques est en soi une bonne chose. Cela dit, depuis son ouverture, en 2007, on n'a pas pinaillé pour orchestrer les travaux d'amélioration du centre de valorisation organique, notamment pour ce qui touche aux odeurs. Avec, notamment, un gros chantier réalisé il y a deux ans concernant le biofiltre, situé dans le bâtiment filtrant l’air. Actuellement, des travaux visant « à refaire le fond de la zone de maturation » sont en cours, explique Henri Gadaut. Cette zone fermée, troisième et dernière phase du traitement des déchets, avant qu'ils ne soient considérés comme étant du compost, posait problème. « Le compost était mal séché, ce qui fait qu'il continuait à sentir une fois transféré sur l'aire de stockage, laquelle est à l’air libre ». Gageons que cette fois sera la bonne, comme on dit : les travaux en cours devraient s'achever fin août ; il est d'ailleurs prévu d'installer aussi, fin août, un nez électronique, qui aura pour mission de détecter toute odeur non souhaitée...