Derichebourg Sûreté : Trois p'tits tours et puis s'en vont...

Le 05/05/2009 à 17:05  

Derichebourg Sûreté : Trois p'tits tours et puis s'en vont...

Sûreté aéroport Ainsi font, font, font les petites marionnettes, Ainsi font, font, font, Trois p'tits tours et puis s'en vont... Dur dur, d'avoir de l'humour pour les deux cents salariés menacés de perdre leurs emplois au sein de la société Vigimark qui vient de se déclarer en cessation de paiements juste quelques semaines après avoir racheté Derichebourg Sûreté avec ses 450 salariés. Et pourtant, le refrain de cette chanson pour enfants illustre bien le tour de passe-passe entre actionnaires de Derichebourg Sûreté qui aboutit dans tous les cas à des licenciements conséquents. De quoi à n'y rien comprendre, à se dire que tout cela n'est encore qu'une affaire de gros sous et faire le triste constat que ce sont les salariés qui en sont les victimes...

Il y a encore quelques mois, le groupe Derichebourg expliquait que le marché des services de Sécurité était porteur. Mais, il aura suffi que la crise économique apparaisse pour qu'un changement d'orientation à 180 degrés soit entériné. Pourtant, sur le dernier exercice clôt à fin septembre 2008, les filiales Sûreté et Sécurité avaient dégagé une perte nette de 6,2 M€ . Elles représentaient déjà les principales sources déficitaires de la branche Multiservices (-1,3 ME en opérationnel en 2008/09 après 3,2 M€ de coût exceptionnel ). C'est dire si la stratégie est à positionnement géométriquement variable.... Et puis après tout, passe encore, les changements stratégiques... Ce qui n'a plus rien de compréhensible, c'est la manière dont le retrait de Derichebourg Sûreté a eu lieu !

Au mois de janvier dernier, Vigimark rachète cette société. Puis quelques semaines après, elle se déclare en cessation de paiements. Son directeur général, Michel Meunier d'expliquer : « nous n’avons pas d’autre solution. L’entreprise présente aujourd’hui un sureffectif de 200 salariés. On perd entre 300 000 et 500 000 € par mois ! Pour licencier, je dois avoir recours à un Plan de Sauvegarde de l'Emploi. » Mais, dans ces conditions, pourquoi avoir racheté une société dont il reconnaît qu’elle « n’avait pas été mise en ordre de marche comme elle l’aurait dû » ? « Nous aurions pu mettre en place un redressement plus soft, s’il n’y avait eu ce problème de sureffectif… » L'explication réside selon lui principalement dans le transfert des marchés de la sûreté aéroportuaire. Ainsi, en début d'année, Derichebourg a perdu un important marché auprès d'Aéroports de Paris. Puis, au moment du transfert des salariés vers le nouveau détenteur de ce contrat, Securitas et Brinks, une trentaine de personnes n'ont pas été reprises et 70 autres ont refusé leur transfert, au motif de détérioration de leurs conditions de travail. Du coup, les syndicats se retournent contre Derichebourg." Il voulait se débarrasser de ses salariés, mais sans nuire à sa notoriété. Alors l’entreprise s’est déchargée du problème sur Vigimark" affirmait lors d'une assemblée générale l'un des employés.« Derichebourg nous a escroqués en cédant l’activité pour une bouchée de pain à Vigimark ! » enchérit le délégué syndical CFDT Thierry Fressard « On est morts, je le sais. Mais je veux un enterrement de première classe. Derichebourg a les moyens de payer.» ( voir aussi ancien rédactionnel ).