Dépôts sauvages : la Kabylie est envahie
Une réunion a été organisée récemment sur la problématique des dépôts sauvages qui pullulent sur les 67 communes composant la wilaya. Le bord des routes, la lisière des forêts, le lit des oueds, le parc national du Djurdjura, près des écoles... aucun endroit n’est épargné par ce « fléau »…
La wilaya de Tizi Ouzou est saturée de dépôts sauvages en tous genres, éparpillés partout sur le territoire. D’où la nécessité de tirer la sonnette d’alarme et d’organiser des réunions afin de prendre en compte les « schémas directeurs pour la gestion des déchets » spécifiquement adoptés pour remédier au problème…
Les collectivités locales ont la responsabilité de la gestion des déchets ; cela étant, cette mission première est devenue mission impossible. L’an passé, des directives avaient pourtant été données afin d’améliorer sensiblement la situation mais rien n’a vraiment évolué. Les déchets sont « de sortie » à n’importe quelle heure, quel que soit le quartier…
Selon notre confrère El Watan, les responsables « n’ont que leurs yeux pour pleurer » car personne ne dispose « des moyens humains ou matériels pour collecter et éliminer les déchets ménagers » avec les conséquences que l’on peut imaginer. Ainsi, à Ouaguenoun, on a dénombré « 22 décharges sauvages sur la commune et un seul bassin de décantation pour 35 rejets d’eaux usées, dont six près des habitations ».
Certains responsables mettent même la main à la pâte « pour nettoyer la chaussée des débris de bouteilles jetées par les consommateurs de bière »…
D’où l’idée de mettre en place une entreprise spécialisée dans le recyclage du verre…
La balle est renvoyée dans le camp des élus locaux à qui l’on demande de réserver des sites spécifiques afin d’aménager « des décharges contrôlées et assurer un ramassage régulier à travers les quartiers et les villages ».
« On a conçu des espaces de vie sans penser à la prise en charge des rejets qui en découlent naturellement », a souligné le wali.
S’agissant des oppositions diverses qui entravent nécessairement la mise en œuvre de décharges intercommunales techniquement correctes (CET), il est préconisé de dénouer les litiges à l’amiable ou de recourir à l’expropriation.
Selon notre confrère, le dossier pourrait bientôt évoluer favorablement puisque « trois décharges contrôlées intercommunales sont à l’étude, avec un financement sur budget sectoriel (PSD). Six autres seront inscrites sur le programme de développement communal (PCD). Pour protéger la cuvette du barrage de Taksebt des rejets d’eaux usées provenant des 19 communes limitrophes, une étude a ressorti la nécessité de réaliser neuf stations d’épuration et 252 bassins de décantation ».