Dépassement des normes pour l'incinérateur de Mulhouse
Depuis le 28 décembre, conformément à la réglementation européenne, la valeur limite d’émission de dioxines applicable aux unités d'incinération en France est de 0,1 ng/m3. En début de semaine, les Verts Alsace indiquaient dans un communiqué que l'uiom de Mulhouse située à Sausheim "dégage un taux de 0,3 ng/m3 voir plus"...
Selon les informations officielles disponibles au 27 décembre 2005 seules 4 unités d'incinération continuaient à fonctionner sans être totalement en conformité pour 103 installations respectant entièrement les normes d'émission. Parmi ces 4 usines, celle de Colmar en Alsace dont les rejets atmosphériques sont conformes à la réglementation mais qui a pris du retard dans l'implantation de brûleurs.
Maintenant, à nouveau en Alsace, on constatait en début de semaine que l'uiom de Mulhouse-Sausheim dépassait le seuil légal de 0,1 ng/m3. Cela était déjà arrivé en mars et novembre 2003 sur la ligne 2 mais le retour à la normale avait été rapide. Pour information, ce centre accepte les ordures ménagères et assimilés, les déchets d'activité de soin à rique infectieux, les boues.
Interrogé sur cet incident, un ingénieur de l'incinérateur de Mulhouse s'est déclaré confiant : "Nous étudions les raisons pour lesquelles les rejets qui étaient encore inférieurs à 0,1 ng/m3 en 2003 ont augmenté...Nous avons effectué des prélèvements en décembre 2005 après l'injection d'un produit traitant les fumées et nous avons bon espoir de régler le problème rapidement".
Cet optimisme n'est pas partagé par Philippe Lacoumette, représentant d'Alsace Nature pour le Haut-Rhin et membre de la commission départementale d'hygiène qui n'a pas hésité à affirmer :« Le dépassement des normes s'est prolongé pendant au moins une année... Le premier contrôle des rejets, en mars 2003, a fait apparaître un taux de dioxines cinq fois supérieur à la norme. Mais c'est seulement quatre mois plus tard que l'usine a été arrêtée pour une réparation d'une panne de filtration. Encore plus surprenant, le contrôle de l'efficacité de la réparation a été effectué en novembre, révélant un taux de dioxines six fois supérieur à la norme. Enfin, nous avons pris connaissance de cette histoire début février lors d'une réunion de la Commission départementale d'hygiène. A ce moment, l'exploitant ne savait toujours pas d'où venait le problème. Il a mis cinq mois pour trouver la panne et résoudre le problème.»