Démantèlement des navires : Robin des Bois épingle Veolia !
Avant le résultat de l'appel d'offres concernant le démantèlement du Clemenceau, l'association écologiste Robin des Bois se rappelle au bon souvenir de Veolia et des autorités portuaires de Bassens à propos du positionnement de leur projet en matière de démantèlement des navires en fin de vie. Mieux vaut éviter les "communiqués triomphants" déclare-t-elle...
Nous vous le disions, " Bassens se bagarre pour récupérer le Clémenceau ", et en date du 23 janvier Veolia faisait savoir qu'elle venait d'obtenir l'autorisation d'exploiter un centre de démantèlement de navires et de valorisation de matériaux à Bassens ( voir ancien rédactionnel). Mais, l'association écologiste Robin des Bois qui étudie depuis plusieurs années la situation européenne et mondiale des navires en fin de vie vient de publier un communiqué où elle resitue ce projet . C'est ainsi qu'elle le juge largement insuffisant par rapport aux besoins européens, et surtout qu'il ne répond pas aux problèmes de démantèlement de l'ensemble des navires d'un tonnage supérieur à 20 000 tonnes.
De là à dire que les propos récents du dirigeant de la société belge Gallo :" il n'existe aucun site en France pour effectuer cette activité (…) Les ports français ont rejeté l'idée de faire de la démolition navale" ne sont pas si déplacés , il n'y a qu'un pas à franchir...En attendant, sans vouloir polémiquer ou s'en prendre aux effets de communication, force est de constater que l'autorisation de traitement de la plate-forme de Veolia à Bassens est limitée à 20 000 tonnes/an en provenance du démantèlement des navires. Le Clemenceau c'est 26 000 tonnes.
Robin des Bois salue l'initiative de Veolia et du port autonome de Bordeaux, mais juge que " c'est une humble contribution par rapport aux perspectives européennes, qui permettra cependant au port autonome de Bordeaux de se débarrasser de quelques casseroles flottantes comme le Tatihou et le Medocain (cf. les communiqués de Robin des Bois ). Des bateaux de pêche et des navires de servitude pourraient aussi bénéficier en fin de vie de cette emprise.
L'association écologiste émet aussi des réserves quant à la "sécurité de la navigation dans un estuaire biologiquement sensible et émaillé d’activités industrielles à risques. Les contraintes du remorquage dans l’estuaire de la Gironde ont été illustrées par le départ en remorque de l’ex-croiseur lance-missiles Colbert le 31 mai 2007, indésirable à Bordeaux, qui s’est alors échoué dans un banc de vase du Médoc. En outre, la surveillance de la qualité de l’environnement autour du site et surtout dans les eaux et écosystèmes associés de la Garonne est insuffisante au regard du potentiel de dispersion aquatique et atmosphérique de nanopoussières et de micropolluants toxiques."
Finalement, elle conclut... " L'annonce de Veolia qui intervient avant le résultat de l’appel d’offres sur le Clemenceau ne doit en aucun cas peser sur l’évolution de cette procédure. D’autres ports et d’autres équipements mieux placés sur le plan géographique peuvent utilement postuler au démantèlement des navires."
Alors...Touché, Coulé : à suivre