Démantèlement des coques : y'a quelqu'un en France ?
Tout arrive à qui sait attendre : la Marine nationale devrait prochainement, lancer un premier appel d'offres en vue de déconstruire plusieurs de ses bâtiments désarmés. Le processus a été lancé le 8 janvier 2009 avec l'attribution d'un contrat d'expertise à la société Tecnitas, filiale du Bureau Veritas.
Technitas a été chargée, pour une vingtaine de coques, d'élaborer pour chaque ancien navire un document de type « passeport vert », avec une cartographie précise des matériaux potentiellement polluants (comme l'amiante et les PCB).
Pour les plus vieilles des 10 coques, une analyse générale de la structure a été demandée, en plus, de façon à garantir la sécurité du démantèlement.
Bref : c’est chose faite aujourd’hui et la société Tecnitas a remis ses premiers rapports. « Nous en sommes dans une phase d'exploitation des résultats, de façon à déterminer les solutions les plus adaptées pour le démantèlement. L'état des coques est regardé, de même que les matériaux contenus à bord, l'objectif étant de passer des marchés de déconstruction par groupes de bateaux », a-t-on expliqué du côté de la Marine Nationale.
L'ensemble des expertises, devant ultérieurement être transmises aux sociétés chargées du démantèlement, doit être remis d'ici avril 2010.
Mine de rien, vingt coques pèsent la bagatelle de 58 000 tonnes (ferrailles et autres métériaux). Pour les plus connues, on citera les ex-Bougainville, D'Entrecasteaux, Duquesne, Suffren, Orage, Ouragan, Elfe, Rari, Saône, Dives, Bouvet, La Galissonnière, Duperré, Détroyat, Jean Moulin, Enseigne de Vaisseau Henry et Commandant Rivière.
Autant de types de bateaux, allant du remorqueur au pétrolier ravitailleur et à la frégate.
Mais revenons au démantèlement : pour mener à bien leur déconstruction, plusieurs groupes européens se positionnent :
Le britannique Able UK a décroché le marché de l'ex-porte-avions Clemenceau (Q 790),
Le franco-belge Galloo a été chargé de démanteler d'anciens bateaux de la Royal Navy et de la marine belge.
Mais d’autres acteurs, en France peuvent également décrocher ces marchés.
Au Havre, Gardet de Bezenac a débuté son activité en mars 2008 sur le site des anciens chantiers. Travaillant actuellement sur la démolition de bateaux de pêche, la société peut assurer le démantèlement de bateaux jusqu'à 110 mètres de longs.
De son côté, Veolia Propreté, qui était candidat à la déconstruction du Q 790, a installé un centre de démantèlement à Bordeaux, sur le site de Bassins. Disposant d'une cale sèche de 240 mètres de long, l'infrastructure peut traiter des unités de 50 000 tonnes. L'entreprise a travaillé en 2008 et début 2009 sur les bateaux de pêche issus du plan de sortie de flotte. La cale de Bassens, occupée depuis juillet pour la réalisation d'éléments d'un pont, devrait être de nouveau disponible à l'été 2010.