DEEE : l'obligation de reprise, globalement respectée
Les réglementations communautaires et nationales ont instauré des mesures précises afin de réduire les tonnages de DEEE atterrissant dans les OMR, et pour en faciliter la valorisation via des filières dédiées opérant avec traçabilité. Parmi les règles instaurées, figurent d'une part, la possibilité pour les consommateurs, lors d'un achat d’équipement électrique et électronique, de faire reprendre gratuitement leurs équipements usagés par les distributeurs dans la limite de la quantité et du type d’équipements vendus (reprise dite « un pour un »), et d'autre part, la possibilité de rapporter leurs petits appareils usagés, sans obligation d’achat, auprès des distributeurs disposant d’une surface de vente dédiée aux EEE d’au moins 400 m2 (reprise dite « un pour zéro »). Les consommateurs doivent être informés des conditions de reprise mises en place, systématiquement et de manière visible et facilement accessible ; cette information doit être délivrée avant l’acte d’achat.
Une récente enquête menée par la DGCCRF visait à vérifier le respect des obligations de reprise gratuite des déchets d’équipements électriques et électroniques (prévue par l'Art R. 543-180 du code de l’environnement) auprès des distributeurs. Deux groupes sont concernés :
les magasins traditionnels ; ils respectent le plus souvent cette obligation, mais les enquêteurs ont pu observer des anomalies concernant l’absence ou la non-conformité des informations quant aux modalités de reprise gratuite de ces DEEE.
les sites de vente en ligne : il a été constaté que l’obligation de reprise et les conditions dans lesquelles elle doit être assurée n’étaient pas suffisamment respectées.
La quasi-totalité des magasins physiques contrôlés respecte donc l’obligation et les modalités de reprise gratuite « un pour un », ce qui ne peut que satisfaire la filière. Les anomalies constatées concernent l’absence ou la non-conformité des informations communiquées sur les reprises gratuites « un pour un » (38 % des établissements contrôlés étaient en anomalie) et « un pour zéro » (19 % des établissements en anomalie).
Certains responsables d’établissements contrôlés ignoraient même encore, l’obligation d‘information des consommateurs, alors qu’ils assuraient la reprise des DEEE. Dans d’autres magasins, lorsque l’affichage avait été mis en place en rayon, il était masqué par un affichage promotionnel ou publicitaire, ou bien l’information était tout au plus donnée oralement par les vendeurs lors de l’achat ou de l’établissement du contrat de vente. Concernant l’obligation de reprise « un pour zéro », l’enquête montre que la quasi-totalité des magasins physiques contrôlés disposant d’une surface de vente consacrée aux EEE d’au moins 400 m2 respecte leurs obligations de reprise.
Les sites de vente en ligne sont moins scrupuleux (Internet favorisant le "pas vu, pas pris"...) : 65 % des sites contrôlés ne respectent pas leurs obligations de reprise « un pour un ». Les anomalies relevées concernent l’absence de reprise des équipements (45% des sites contrôlés), mais plus grave, des abus caractérisés, avec une facturation de la reprise « un pour un », des conditions de reprise dissuasives (par exemple par l’obligation d’un emballage) ou encore l’impossibilité de reprise dans le cas d’un retrait dans un point relais. Tout allant de pair, l’obligation d’information des consommateurs sur les modalités de reprise gratuite des DEEE est évidemment quasi inexistante : 86 % des sites contrôlés ne fournissent aucune information.
Une étude IPSOS révèle que le nombre d’équipements électriques et électroniques détenus par les ménages français serait en moyenne de 99. Les principaux postes sont : l’éclairage ; les petits appareils ménagers ; les appareils audio-vidéo-photo ; l’informatique, le gros électroménager ; le chauffage et la climatisation ; l’outillage de bricolage et de jardin ; les équipements de sport et de loisirs ; et la téléphonie.
Sur les 13 % d’appareils qui ne sont pas utilisés, seuls 3 % ne fonctionnent pas.