DEEE et TV: arrêt sur image...
Le Québec a mis en place une filière de récupération du matériel informatique qui a tenu la vedette tant et si vrai que l’on en aurait presque oublié les télés. Or cette année encore, plus des trois quarts des téléviseurs prennent le chemin de la décharge ou de l’incinérateur malgré le plomb et autres substances qu'ils contiennent.
«On ne fait pas encore grand chose», a récemment reconnu Mario Laquerre, directeur des programmes et de l'exploitation au sein de Recyc-Québec. Certes, il y a des municipalités qui les récupèrent dans leurs écocentres, mais ce n’est pas la majorité. À Québec, seuls les appareils en état de marche sont acceptés parce que redistribués dans des organismes. Pour les autres, on ne fait pas dans le détail : ils sont broyés et enfouis parce qu'il n'y a pas grand chose à récupérer dessus, contrairement aux ordinateurs», a expliqué le porte-parole de la Ville. Quelques fabricants ont lancé des programmes de récupération, mais ils ne sont pas légion «puisqu'il n'y a pas de législation» et que le coût de recyclage est «élevé», rappelle le directeur chez Recyc-Québec.
Québec veut obliger les fabricants de produits électroniques à les reprendre en fin de vie pour les recycler. Ce projet de règlement sur la responsabilité élargie des producteurs «sera publié dans la Gazette officielle d'ici la fin de l'hiver», assure Mario Bérubé, chef du Service des matières résiduelles au ministère de l'Environnement.
Les délais longuets sont imputables à la complexité juridique du règlement mais aussi au différend qui oppose Québec aux fabricants chargés de mettre sur pied des points de collecte pour que les consommateurs puissent y déposer leurs produits. Le groupe Recyclage des produits électroniques Canada (RPEC), organisme à but non lucratif fondé par d'importants fabricants tels Apple, Dell et Sony, veut que l'industrie fixe elle-même les frais et non que ceux-ci «soient dictés par le gouvernement», souligne Nathan MacDonald, le directeur des programmes environnementaux du RPEC. Personnellement je ne vois guère l’intérêt d’organiser cette sorte de bataille de chiffonnier puisqu’il y a fort à parier en effet, que le coûts engendrés par la nouvelle donne soient imputés sur le porte monnaie du client consommateur. Mais bon pour l’heure, il en est qui font comme si et qui préfèrent « une formule basée sur le principe de pollueur-payeur et d'utilisateur-payeur plutôt que de faire payer à tous les citoyens le coût de récupération par l'entremise des taxes municipales ».
Selon les derniers chiffres disponibles, ceux de 2006, on évalue que sur les 18 801 tonnes de télés à écran cathodique jetées, 15 172 sont mises en décharge. Enorme ! L'arrivée massive des télés à écran plat à cristaux liquides (LCD) ou plasma ainsi que la baisse des prix à laquelle on assiste au Québec a pour impact immédiat de voir les vieilles télés remisées voire jetées. Il est bon de se rappeler que chaque écran cathodique, de télé ou d'ordinateur, peut compter jusqu'à trois kilos de plomb, et d'autres éléments plus ou moins toxiques. Le plomb a l'avantage d'être facile à récupérer.
Or, il est à craindre qu'il sera encore plus difficile de récupérer les matériaux des télés LCD ou plasma. Non seulement il y en aura moins, mais, il faudra plus de temps pour les démonter : un écran plat se démonte comme un mille-feuilles et donc est très cher à démanteler au Québec.
Les téléviseurs posent avec plus d'acuité le problème général de la récupération des appareils électroniques (ordis, lecteurs DVD et MP3, cellulaires, etc.) dont la consommation croît sans cesse (3 % à 5 % par année) et dont la durée de vie est de plus en plus courte. Pour l'instant, il existe tout de même des programmes de récupération pour la plupart de ces produits, en magasin, dans l'attente de la réglementation québécoise.) ou plasma ainsi que la baisse des prix à laquelle on assiste au Québec a pour impact immédiat de voir les vieilles télés remisées voire jetées. Il est bon de se rappeler que chaque écran cathodique, de télé ou d'ordinateur, peut compter jusqu'à trois kilos de plomb, et d'autres éléments plus ou moins toxiques. Le plomb a l'avantage d'être facile à récupérer.plupart de ces produits, en magasin, dans l'attente de la réglementation québécoise.