DEEE : accord pour développer de nouvelles technologies de recyclage

Le 20/07/2018 à 9:08  
DEEE : accord pour développer de nouvelles technologies de recyclage
DEEE Développer des solutions innovantes et économes en énergie destinées au recyclage et à la récupération des ressources de valeur contenues dans les déchets électriques et électroniques (e-déchets), tel est l'objectif de l'accord qui vient d'être passé entre ​la Nanyang Technological University de Singapour (NTU Singapore) et le Commissariat à l'Énergie Atomique et aux Énergies Alternatives (CEA)....

  L’accord qui consacrera l’établissement du Laboratoire commun NTU-CEA, sur le campus de la NTU, à Singapour a été formalisé la semaine dernière, afin de coïncider avec la visite en France du premier ministre singapourien, Lee Hsien Loong, invité d’honneur par le président Emmanuel Macron à assister au défilé qui a eu lieu à l’occasion de la fête nationale du 14 juillet.

« Le flux des déchets électroniques est celui qui croît le plus rapidement parce que les appareils électroniques grand public, comme les téléphones portables, sont constamment remplacés. Cette collaboration permettra de concevoir des processus plus efficaces pour recycler les déchets électroniques de manière à ce que certaines matières - comme les terre rare - se trouvant dans les appareils électroniques utilisés puissent en être retirées et réutilisées. Le développement de technologies durables est un axe clé de la NTU qui essaie de garantir que les idées de recherche encouragées au laboratoire sont traduites en solutions pratiques, promues par l’industrie et dont pourra bénéficier la société », a rappelé en substance Subra Suresh, professeur et président de la NTU...

 Ce projet sera axé sur quatre efforts de recherche, dont le recyclage et la récupération de matières provenant des batteries lithium-ion, des panneaux solaires en silicium, des cartes à circuits imprimés issues des appareils électroniques grand public hors d'usage et des plastiques toxiques tels que ceux contenant des retardateurs de flamme bromés afin de répondre aux normes de sûreté.
Parmi les missions figure aussi, le développement de processus avancés - de séparation et d’extraction des e-déchets - qui consomment moins d’énergie et qui sont moins néfastes que les méthodes actuelles. Les chercheurs de la NTU et du CEA travailleront notamment sur les problèmes liés aux méthodes actuelles d’extraction de métaux précieux des batteries lithium-ion, des panneaux solaires et des cartes à circuits imprimés, qui consomment de grandes quantités d'énergie et utilisent des acides forts.

Ce n'est pas la première fois que les deux entités collaboreront ; en effet, au cours des cinq dernières années des travaux ont été menés conjointement, aussi bien sur la question des bâtiments verts que sur celle de la recherche sur la durabilité.
« Le CEA collabore avec la NTU depuis 2012 dans le domaine de la science des matières. Avec la création du laboratoire commun et la mise en œuvre du projet SCARCE (Singapore CEA Alliance for Research in Circular Economy), nous franchissons aujourd’hui une étape décisive. Plus de quinze des meilleurs chercheurs du CEA séjourneront à Singapour pour renforcer cette collaboration, améliorer les technologies et l’expertise du CEA, reconnues dans le recyclage des matières et la gestion des déchets. Avec la NTU, nous allons trouver des solutions aux défis que pose la gestion des e-déchets, dans la perspective de traduire nos travaux de R&D et nos innovations en produits et processus industriels à haute valeur ajoutée », a souligné le Dr. François Jacq, administrateur général du CEA.
« Ce nouveau projet exploitera les synergies qui existent entre le CEA et la NTU sur des sujets relatifs à l’économie circulaire, et il accélèrera la transition entre la recherche fondamentale et les déploiements pratiques sur le terrain qui génèrent une valeur économique et contribuent à rendre l’avenir durable », a pour sa part, complété le professeur Lam Khin Yong, vice-président de la NTU en charge de la recherche

 Ce labo fonctionnera dans le cadre du projet SCARCE qui disposera d'un budget initial de près de 13 millions d'euros (engagés conjointement par la NUR, le CEA, et la NEA -National Environment Agency- de Singapour, qui encourage la collaboration entre les instituts d’enseignement supérieur, les instituts de recherche et les partenaires du secteur privé, afin de développer des technologies et des solutions visant à relever les défis posés par la génération croissante des déchets, la raréfaction des ressources et les contraintes liées à la gestion des déchets) : il consistera à se pencher sur le développement de technologies de recyclage innovantes qui impliquent de trier, démonter et récupérer les matières qui peuvent être réutilisées de manière à économiser de l'énergie et à protéger l’environnement.
 
Pour relever ces défis, le laboratoire  travaillera «sur les processus avancés originaux de séparation et d’extraction, tels que l’utilisation de solvants respectueux de l’environnement (liquides ioniques organiques par exemple) pour la dissolution et l’extraction des métaux. Il se penchera aussi sur l’utilisation de moyens d’activation physiques en combinaison avec les réactions chimiques, pour faciliter la dissolution des matières et étudiera l’utilisation possible de différentes espèces de bactéries et de champignons pour extraire les métaux et les éléments toxiques des matières recyclables. Au-delà des métaux, les technologies de recyclage développées pourraient également être appliquées aux plastiques, aux bois et aux matériaux de construction ».