Développer des solutions innovantes et économes en énergie destinées au recyclage et à la récupération des ressources de valeur contenues dans les déchets électriques et électroniques (e-déchets), tel est l'objectif de l'accord qui vient d'être passé entre la Nanyang Technological University de Singapour (NTU Singapore) et le Commissariat à l'Énergie Atomique et aux Énergies Alternatives (CEA)....
« Le flux des déchets électroniques est celui qui croît le plus rapidement parce que les appareils électroniques grand public, comme les téléphones portables, sont constamment remplacés. Cette collaboration permettra de concevoir des processus plus efficaces pour recycler les déchets électroniques de manière à ce que certaines matières - comme les terre rare - se trouvant dans les appareils électroniques utilisés puissent en être retirées et réutilisées. Le développement de technologies durables est un axe clé de la NTU qui essaie de garantir que les idées de recherche encouragées au laboratoire sont traduites en solutions pratiques, promues par l’industrie et dont pourra bénéficier la société », a rappelé en substance Subra Suresh, professeur et président de la NTU...
Ce projet sera axé sur quatre efforts de recherche, dont le recyclage et la récupération de matières provenant des batteries lithium-ion, des panneaux solaires en silicium, des cartes à circuits imprimés issues des appareils électroniques grand public hors d'usage et des plastiques toxiques tels que ceux contenant des retardateurs de flamme bromés afin de répondre aux normes de sûreté.
Parmi les missions figure aussi, le développement de processus avancés - de séparation et d’extraction des e-déchets - qui consomment moins d’énergie et qui sont moins néfastes que les méthodes actuelles. Les chercheurs de la NTU et du CEA travailleront notamment sur les problèmes liés aux méthodes actuelles d’extraction de métaux précieux des batteries lithium-ion, des panneaux solaires et des cartes à circuits imprimés, qui consomment de grandes quantités d'énergie et utilisent des acides forts.
Ce n'est pas la première fois que les deux entités collaboreront ; en effet, au cours des cinq dernières années des travaux ont été menés conjointement, aussi bien sur la question des bâtiments verts que sur celle de la recherche sur la durabilité.
« Le CEA collabore avec la NTU depuis 2012 dans le domaine de la science des matières. Avec la création du laboratoire commun et la mise en œuvre du projet SCARCE (Singapore CEA Alliance for Research in Circular Economy), nous franchissons aujourd’hui une étape décisive. Plus de quinze des meilleurs chercheurs du CEA séjourneront à Singapour pour renforcer cette collaboration, améliorer les technologies et l’expertise du CEA, reconnues dans le recyclage des matières et la gestion des déchets. Avec la NTU, nous allons trouver des solutions aux défis que pose la gestion des e-déchets, dans la perspective de traduire nos travaux de R&D et nos innovations en produits et processus industriels à haute valeur ajoutée », a souligné le Dr. François Jacq, administrateur général du CEA.
« Ce nouveau projet exploitera les synergies qui existent entre le CEA et la NTU sur des sujets relatifs à l’économie circulaire, et il accélèrera la transition entre la recherche fondamentale et les déploiements pratiques sur le terrain qui génèrent une valeur économique et contribuent à rendre l’avenir durable », a pour sa part, complété le professeur Lam Khin Yong, vice-président de la NTU en charge de la recherche