Déchets verts : y’en a qui voient rouge !
Déchets verts, on demande du déchet vert, qui veut pourrir dans la nature ? Le compostage peut donc s’avérer être un sujet qui fait des ravages… Tel est bien le cas, dans les esprits des concitoyens de la Côte Fleurie. Nous sommes donc en Normandie. Tiens, tiens, … Encore lui ??? GDE ? Nooooon ! Et bien p'être bien qu'si !
Direction Branville, à quelques encablures des stations chics de la Côte fleurie. Là, au diable la bienséance : on s'étripe pour une affaire de compostage, le maire du coin ayant plus ou moins décider d’enterrer un projet privé pourtant soutenu par la Chambre d'agriculture.
Question : où finissent les vertes pelouses des villas de la Côte Fleurie ?
Réponse : assez souvent au fond d’un champ, du côté de Branville. Déversées à même le sol, le tas, quelques centaines de tonnes de déchets verts, pourrirraient dans leur jus à deux pas du village qui affiche son raz le bol.
Avec cette nouvelle corde à son arc, Guy Dauphin Environnement, se prendrait peut être bientôt une nouvelle casserole au derrière. Parce qu’il paraîtrait, au risque de vous amuser un peu, que notre recycleur hors normes aurait été payé par la Communauté de communes Côte Fleurie pour les éliminer. Reste qu'une bonne partie de ces déchets sont déposés pour une bonne partie des tonnages, depuis des années, époque où GDE ne collectait pas et ne traitait pas les déchets verts.
Bref : si tout cela est vrai, on pourra toujours trouver des circonstances atténuantes et rappeler qu’il s’agit là d’un nouveau métier pour cette entreprise spécialisée dans le VHU et autres déchets métalliques. Et que donc, on peut comprendre qu’il ne sache pas forcément comment s’y prendre pour ne pas se méprendre.
Il n’en demeure pas moins qu’à moins d’aimer la publicité gratuite et à outrance, notre GDE national pourrait mieux faire quand il s'agit de se faire remarquer. Bien que possédant un centre de compostage agréé à Rocquancourt, GDE aurait géré le problème au plus court et au moins coûteux... pour sa société. C'est du moins ce que d'aucuns n'hésitent pas à raconter...
Et paf : la Direction régionale de l'Industrie, la Recherche et l'Environnement (DRIRE) vient de décider d'inspecter ce dépôt dans les prochains jours.
Quand la Communauté de communes a lancé un nouvel appel d'offres, un entrepreneur agricole de Villers-sur-Mer a postulé. « Pour présenter un projet de compostage dans les règles, j'ai fait appel à la Chambre d'agriculture, » a expliqué Jean-Claude Besnier à notre confrère Ouest France. Et le dossier tient la route. Il est donc retenu par les élus. « L'objectif est de traiter et ramasser les déchets verts, et uniquement eux, des trois déchetteries de la communauté de communes », a complèté Cédric Tribolet, responsable du pays d'Auge à la Chambre d'agriculture, à l'attention de notre confrère. Établie sur la base de 5 000 à 6 000 tonnes annuelles, la plate-forme doit être implantée sur le territoire de la commune de Branville dans un champ appartenant à Jean-Claude Besnier.
C'est à ce moment que les choses se gâtent. Fâché de ne pas avoir été prévenu en amont, le maire, Noël Joseph, renâcle. « Nous avons été mis devant le fait accompli, sans concertation » ; dans ce contexte, pas question d'accepter une telle installation. « Problèmes d'odeur pour les riverains, de pollution par les jus qui déborderont, de circulation de camions... », le conseil municipal a voté contre et une pétition circule pour faire barrage. En revanche, personne ne s'émeut des déchets qui croupissent dans un champ. « C'est différent, quand on n'y touche pas, ça ne sent rien, ça pourrit tranquillement », rétorque le maire. Tant pis pour l'ammoniac qui, lui, s'écoule gentiment et risque de griller la terre pour un moment.
Jean-Claude Besnier défend son projet et dit qu'il a pris toutes les précautions : cela étant, il paraîtrait que toutes ses collectes seraient déversées sur du foncier lui appartenant (bois et terrains agricoles). « Nous sommes à 300 mètres des maisons alors que les recommandations autorisent 100 mètres, nous récupérons tous les jus... J'ai même demandé à l'association Biomasse Normandie d'assurer le suivi. » Rien n'y fait. Une réunion de concertation, « tourne au traquenard » a témoigné Sandrine Banville, directrice de Biomasse. « Personne ne voulait écouter ce que nous avions à dire »... En clair, ça ne sent pas bon!
Monsieur le Maire a deux mois pour rendre son avis. En attendant Jean-Claude Besnier stocke les déchets verts dans ses anciens silos...