Déchets verts : Saint-Etienne teste le co-compostage
Plus de 20 000 tonnes de déchets végétaux (dont 7 000 tonnes de déchets d’espaces verts des communes) sont collectés chaque année sur le territoire de Saint-Etienne Métropole (42). Ceux-ci sont actuellement acheminés hors du département pour être compostés, ce qui implique d’importants transports provoquant un impact significatif sur l’environnement. C’est pourquoi l'agglomération va lancer d'ici la fin de l'été 2011 une expérience de co-compostage de déchets verts, en partenariat avec des agriculteurs de son territoire...
Le co-compostage à la ferme est un mode de gestion de proximité des déchets organiques d'une collectivité, le plus souvent des déchets verts (tonte, élagage, entretien des jardins…), par un groupe d'agriculteurs éleveurs, en compostage avec leurs effluents d'élevage (voir ici). Dans le cas de Saint-Etienne Métropole, il s’agit de traiter une partie des végétaux après broyage par la technique du compostage en andain aéré mécaniquement et mélange avec des fumiers de bovins (chez l’agriculteur, les fumiers étant produits sur son exploitation).
L'agglomération a mené une première approche théorique des besoins en situant géographiquement les potentiels de déchets verts, la localisation des exploitations agricoles et les surfaces épandables. Il en est ressorti un fort potentiel sur les secteurs du Monts du Lyonnais, Saint-Chamond et le Gier ainsi que l’Ouest Stéphanois. Une seconde approche pratique a ensuite été réalisée à partir d’une enquête menée auprès de presque 150 agriculteurs. Plus d’un tiers des exploitants enquêtés a répondu ; 28 agriculteurs ont fait part de leur intérêt pour le co-compostage. Ils sont localisés principalement sur 3 zones géographiques : le secteur des Monts du Lyonnais et Saint-Chamond, la bordure Gier du Pilat (Saint-Paul-En-Jarez, Farnay, Sainte-Croix-En-Jarez, Châteauneuf), et dans une moindre mesure Roche-La-Molière, Saint-Genest-Lerpt.
"Par contre, seulement 6 agriculteurs intéressés ont pu évaluer leur besoin en tonnage de déchets verts car ils pratiquent déjà ou ont déjà pratiqué le co-compostage. Ces 6 agriculteurs représenteraient d’ores et déjà un total de 1 500 tonnes de déchets verts", indique Saint-Etienne Métropole. "Une extrapolation de ces résultats sur les 28 agriculteurs déjà identifiés comme étant intéressés conduirait à une demande potentielle de 7 200 à 11 600 tonnes (sur une base de 260 à 415 tonnes par exploitation)". L’étude a également permis de préciser la faisabilité de la mise en place de cette filière pour les végétaux issus des centres techniques municipaux. 24 communes de l’agglomération sont concernées, ce qui représente un volume de déchets verts de 6 000 à 7 000 tonnes par an.
Une dernière réunion de finalisation a eu lieu il y a 2 mois. L’agglomération a déjà enregistré des inscriptions, qui permettront d’affiner les calculs de tonnages nécessaires. Les premières livraisons de broyat démarreront normalement à la fin de l'été prochain vers une douzaine d'exploitations. Saint-Etienne Métropole a retenu la société Sermaco (située à la Ricamarie) pour le tri, la préparation, le broyage et l'acheminement des déchets verts jusque chez les agriculteurs, pour qui cet apport sera totalement gratuit ; la durée du marché est de 3 ans. D'un point de vue financier, la production et la fourniture gratuite de broyat aux agriculteurs représentent pour l'agglomération un coût sensiblement identique au procédé utilisé auparavant. Il est à noter que ce nouveau mode de valorisation n'entrainera aucune modification pour les particuliers qui apportent habituellement leurs déchets verts dans les déchèteries du territoire.
L'opération va faire l'objet d'une contractualisation avec la Chambre d’Agriculture de la Loire. Cette dernière sera chargée de définir les calendriers et de gérer la distribution aux agriculteurs, de veiller à la qualité des végétaux broyés, d'accompagner techniquement les agriculteurs, ainsi que de veiller au respect de la Charte qualité régionale du co-compostage à la ferme et de la circulaire du 17 janvier 2002 relative au compostage en établissement d’élevage. "Les responsabilités de chaque intervenant seront formalisées dans une convention tripartite (Saint-Etienne Métropole, Chambre d’Agriculture, agriculteur) qui sera mise à la signature de chaque agriculteur", précise l'agglomération.