Le département de la Seine et Marne va-t-il afficher sa lassitude de réceptionner des déchets, surtout lorsqu'ils viennent d'ailleurs ? Ceux qui attendaient avec une certaine impatience l'arasement et la végétalisation du CET de Fouju, exploité depuis plus de 40 ans, seront sans doute déçus ; il paraît en effet, que la REP (filiale de Veolia) va en rajouter quelques couches : 720 000 tonnes, soit environ 800 000 m3, via une demande d'extension d'exploitation sur 15 hectares. Le conseil municipal de la commune de Fouju a donné un avis favorable...
Si le CET est éloigné des villages environnants, le monticule culminerait jusqu'à la cote de 110 mètres, soit 20 mètres au dessus du niveau moyen des champs... L'enquête publique est en cours ; elle prendra fin le 9 décembre prochain. Le dossier peut être consulté dans les mairies de Fouju et des communes voisines, mais aussi sur www.seine-et-marne.gouv.fr (rubrique « politiques publiques, environnement et cadre de vie).
L'extension du CET, exploité depuis 1971, est demandée pour 11 ans (dont 9 pour le stockage des déchets non dangereux et deux pour réhabiliter le site). Au programme, si tu se passait comme envisagé, des DIB, des refus de tri, des encombrants que l'on ne peut incinérer et autres déchets inertes. Les sceptiques considèrent la chose de manière simple : on va faire un tas de déchets sur le tas existant... avec des déchets dont 70% proviennent d'ailleurs d'autres départements que celui de la Seine et Marne.
Plus sérieusement, une décision finale favorable à ce projet pourrait aller à l'encontre la déclaration du Conseil général de février dernier, laquelle précisait que « les élus de la majorité du Conseil général de Seine et marne dénoncent le manque de solidarité régionale en matière de gestion des déchets et demandent au nom du rééquilibrage territorial, à ce que les nouvelles autorisations de stockage accordées en Seine et Marne, soient limitées aux besoins du département (…) Cela ne peut plus durer. Il est urgent que toute la région Ile de France se coordonne davantage pour supporter collectivement ces coûts : c'est une question d'équité territoriale ».