Déchets : un marché en pleine restructuration
Le marché européen du traitement des déchets pèse des milliards d'euros... Secteur fortement concurrentiel s'il en est, les opportunités de croissance se définissent le plus souvent par les services à grande valeur ajoutée. L'une des caractéristiques clés du marché est incontestablement le nombre grandissant de fusions et acquisitions (F&A) : on en compte plus de 20 au cours de ces 3 dernières années. Petit retour sur les faits...
Selon une récente étude du cabinet Frost & Sullivan intitulée "Fusions et acquisitions sur le marché européen du traitement des déchets", les fusions et acquisitions ont été favorisées par les entreprises en expansion sur le marché. Cette étude analyse les F&A qui ont eu lieu ces 2 dernières années sur le marché européen du traitement des déchets.
"La maturité croissante de certains marchés européens bien établis, tels que la Scandinavie, la Suisse, l'Autriche, a contraint les acteurs du marché à s'aventurer sur des marchés nouveaux et porteurs", explique Karthikeyan Ravikumar, analyste chez Frost & Sullivan. "La législation a également joué un rôle important dans l'évolution de la dynamique de marché ; en particulier, la directive européenne sur l'enfouissement qui encourage l'adoption d'autres méthodes de traitement des déchets".
Le ralentissement économique actuel a engendré une baisse de la production industrielle, ce qui devrait par ailleurs également limiter la quantité et la nature des déchets industriels et dangereux produits au sein de l'UE. La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, régions clés du traitement des déchets, ont annoncé une réduction des volumes des déchets collectés et traités, ce qui a entraîné une baisse cumulée des marges et des recettes pour les entreprises de ces marchés.
"La concurrence accrue et la maturité croissante du marché rendent difficile la survie des acteurs secondaires sur ce marché", indique Karthikeyan Ravikumar. "Et la situation devrait les obliger à s'allier à une entreprise plus grande afin d'améliorer la qualité de leur offre".
Par ailleurs, le ralentissement économique actuel devrait pousser à une réévaluation des prix des entreprises, ce qui devrait favoriser les mouvements de fusions et acquisitions. Les acteurs évoluant sur des créneaux de niche fusionneront avec des entreprises bien établies pour survivre au ralentissement économique. De plus, le fort potentiel de croissance en Europe centrale et en Europe de l'Est encouragera les F&A, car davantage d'entreprises tentent de s'aventurer dans cette région.