Déchets : un entrepreneur est condamné à déposer les armes…
Hier, 12 février 2014, le Tribunal de Commerce de Bordeaux a sonné le glas en prononçant la liquidation judiciaire immédiate de la société Editrans et une liquidation judiciaire avec poursuite d’activité de deux mois, pour Edifi Sud et Ulysse Aquitaine, suite à la requête en résolution du Plan de redressement par continuation déposée par Maître Cera, agissant en qualité de Commissaire à l’exécution du Plan par continuation de ces sociétés.
Placées en Redressement Judiciaire en 2009, Editrans, Edifi Sud et Ulysse Aquitaine ont reçu de la part du Tribunal de Commerce de Bordeaux le 2 juin 2010 une homologation de leur Plan de redressement par continuation.
Après avoir payé les premières années du plan d’apurement de passif, les trois entités n’ont plus été en mesure de poursuivre le règlement des pactes définis par les plans.
En effet, Editrans a été successivement victime de deux incendies (le 20 août 2011 et le 26 juin 2012) dont la direction a toujours dénoncé le caractère criminel ; des sinistres qui ont donné lieu le 13 juillet 2012 à la publication d’un arrêté préfectoral ordonnant la fermeture des installations de Bassens sous un délai de six mois.
Amplifiés par des retombées médiatiques parfois très négatives (certains n’ayant pas hésité à tirer à boulets rouges contre l’activité développée, sans trop de considération pour les emplois en jeu, potentiellement menacés), ces faits n’ont pas été sans impacter de manière désastreuse l’ensemble des activités de traitement et de valorisation des déchets organisées par les sites dirigés par Patrice Dauvin et ses équipes. Etant entendu que lorsqu’on affronte l’adversité, que l’on est fragilisé de la sorte, la conjoncture économique qui prévaut depuis plusieurs années, n’aide pas non plus à sortir la tête de l’eau.
Toujours est-il que la situation d’Editrans a fini par mettre en péril la survie d’Edifi Sud et d’Ulysse Aquitaine, malgré le maintien du niveau des activités de collecte de cette dernière.
On l’aura compris : en dépit des efforts de réorganisation, des recherches de solutions financières, d’une mobilisation permanente pour préserver les emplois et les activités qui sont menacées depuis 2012 (Voir notamment CSR : 130 collaborateurs Sacrifiés ou Récupérés ? et Editrans subit un « climat » étouffant) , les salariés et la direction des trois entités se trouvent aujourd’hui contraints de subir une liquidation judiciaire.
La mise en liquidation judiciaire avec poursuite d’activité de deux mois pour Edifi Sud et Ulysse Aquitaine a pour objectif de trouver une solution de reprise qui permettrait de sauvegarder les emplois de ces sociétés. Seules, les activités charentaises du groupe Ulysse ne sont pas affectées par la tourmente.