Déchets ultimes : Guy Dauphin à Nonant le Pin
GDE, Guy Dauphin Environnement, qui vient de commencer les travaux de ce centre de stockage de déchets ultimes (dont des RBA, résultant du recyclage des VHU) près du prestigieux haras du Pin dans l'Orne assure que la "sécurité" y sera "maximale".
"Les casiers de stockage mis en place disposeront d'une barrière de protection active et passive pour offrir une sécurité maximale", exprime le spécialiste du recyclage des ferrailles et autres VHU (entre autres matières), qui affiche plus de 50 sites occupant un millier de salariés.
"Le site se situe dans une zone bénéficiant d'un sous-sol argileux très imperméable répondant parfaitement aux exigences de cette implantation et "il est en dehors de tout périmètre de captage AEP (adduction eau potable)", ajoute le recycleur qui assure aussi, qu'aucune émission liquide ou gazeuse ne sera rejetée dans le milieu naturel sans avoir été auparavant collectée et traitée à l'intérieur des installations du site conformément à la réglementation".
Sauf que fin mai, c’était chaud… (on ne fait pas référence à la météo) : plusieurs centaines de personnes, avec bien sûr, les grands noms de la filière équine française, ont manifesté leur mécontentement en s'élevant contre la construction du site qui prévoit de réceptionner 90 000 tonnes par an de résidus de broyage automobile (RBA) et 60 000 tonnes par an de déchets industriels non dangereux, soit 2,34 millions de tonnes sur les 16 ans d'exploitation prévue, et ce à quelques kilomètres seulement du "Versailles du cheval", autour duquel gravitent de nombreux haras de réputation internationale.
Si le préfet Bertrand Maréchaux avait refusé de l'autoriser dans un arrêté du 13 janvier 2010, le tribunal administratif de Caen en revanchge avait autorisé les travaux en annulant cette décision le 18 février 2011.
Les éleveurs ne sont pas seuls : en effet, plusieurs élus locaux dont un vice-président de droite du conseil général, redoutent que ce centre ne pollue les terres qui ont nourri de nombreux champions et ne fasse fuir les clients des haras.
Il va de soi, aussi, que ce combat est suivi de près par OREEAT, drivée par René Hamel qui rappelle volontiers que "nous sommes les découvreurs des 150.000 tonnes de déchets illégaux déposés par GDE dans le département du Calvados chez des tiers non autorisés pour ces dépôts, nous rappelons que l'entreprise est mise en cause au tribunal d'instance de Caen pour ces dépôts illégaux". Et de soutenir que "le communiqué de GDE reprend stricto sensu le code de l'environnement encadrant ces activités et fait l'impasse sur les pratiques habituelles du groupe ; il a été rédigé par un cabinet de lobbying canadien qui n'a aucune compétence en matière de traitement de déchets"...
"GDE n'a aucune pratique di traitement de ces déchets, et pour cause! Il n'y a aucun site similaire en France de stockage massif de ces sous produits, donc aucun retour sur les risques, les données produites par GDE sont des modélisations. de plus, la liste des produits entrants dans cette décharge sont toutes comburantes, un incendie serait difficilement extinguible, la barrière active serait détruite par ces incendies et la pollution par les jus se retrouverait dans le milieu. C'est sans compter les poussières de métaux, les HAP, les oxydes se dégageant du sites ne pourront être captées, au gré des vents elles se retrouveront sur les prairies et dans les ruisseaux et rivières"...
Bref : pour le patron de l'OREEAT, "cela revient à confier à des apprentis conducteurs les clés d'une formule 1"...