Déchets toxiques : La Réunion évacue ses bidons
Il ne reste plus longtemps à attendre pour que Salazie sur l’île de la Réunion soit débarrassée des milliers de bidons d’acide entreposés par un quincaillier depuis 2001. Une opération délicate, prise en charge par la Star depuis juillet dernier, soit près de deux mois après la fin de l’ultimatum. Un retard dû à l’impossibilité pour le fautif de prendre en charge le coût de l’évacuation, chiffrée à 40 000 euros… Et çà, ce n'est pas du bidon!
Des bidons, encore des bidons, toujours des bidons!
Un peu partout, souvent à même le sol, 2 000 bidons en plastique attendent leur évacuation de Salazie village. Ils contiennent au total 5 000 litres d’acide chlorhydrique (dilué à 15% et utilisé comme décapant dans le bâtiment), et sont entreposés depuis près de quatre ans par un quincaillier du cirque de Salazie. Pour le département des déchets dangereux, la Star, chargé de l’évacuation, il a fallu attendre la garantie de paiement du devis (40 000 €) avant de donner le feu vert à l’opération.
La « douloureuse » a finalement été prise en charge à “titre de recette” par la mairie, pour pallier l’incapacité du fautif à payer.
Et pourtant il aurait tout essayé…
Il paraîtrait même que ce dernier aurait demandé une demande de subventions en bonne et due forme à la collectivité !
Il y a de quoi se bidonner…
Mais les plaisanteries les plus courtes restent les meilleures.
Notre gentil monsieur devra, au final, s’acquitter de la somme auprès de la mairie, devenue sa créancière.
Après le stockage,… le grand voyage
L’évacuation, qui a débuté en juillet devrait être achevée d’ici la semaine prochaine. Pour les techniciens de la Star, le site sera réputé “propre” après le passage des produits absorbants.
En attendant, l’entrepôt est interdit d’accès.
A l’intérieur, la quasi-totalité des bidons sont à même le sol, accumulés les uns sur les autres, faute d’entretien : il y a belle lurette en effet que les cartons ont été rongés par l’humidité. Plus grave, certains bidons sont percés et présentent un risque de pollution. Ce qui a motivé l’avis de la Drire, suivi d’un arrêté municipal le 7 juillet. Revêtus de combinaison anti-acide, de gants et de protections pour les yeux et les voies respiratoires, les agents ont dû séparer le contenu du contenant.
D’un côté les liquides, versés dans des cubitainers spéciaux pour le transport de matières dangereuses…
De l’autre les bidons, transportés dans des sacs spécifiques. Ces derniers prennent ensuite directement la route d’un entrepôt spécialisé à Cambaie, étape temporaire avant le grand voyage vers la métropole, à Givors où la société Labo-service se chargera de l’élimination du produit.
Une fois le travail terminé, l’acide prendra la route et rejoindra les 2 400 litres et 1 029 bidons évacués en juillet de la décharge de Mare-à-Poule d’Eau, l’autorisation de transport de la préfecture du Rhône étant parvenue sur les lieux la semaine dernière.
Mais l’affaire ne sera pas terminée pour autant puisque pas moins de 300 bidons attendant leur tour chez le complice du quincaillier, l’ex-conseiller municipal à l’environnement…
On ne sait plus à qui se fier. Désespérément bidonnant, non ?