Déchets : Rungis ne manque pas d'énergie
Si avant 2000, le tri n'était pas de mise pour bon nombre des familles de déchets, la donne a peu à peu changé. Peu à peu, le tri et le recyclage ont été instaurés et se sont imposés comme une normalité, puis la valorisation énergétique, aussi. A telle enseigne que dans un pavillon où l'on produisait 7 à 800 tonnes de déchets par an, on est aujourd'hui réduit à ne produire que des vrais déchets ultimes, et ce en quantité infime par rapport à ce qui était produit, il n'y a pas si longtemps encore, tout le reste étant valorisé...
En 2016, 43 000 tonnes de déchets ont été collectées sur le Marché de Rungis, en diminution de 1 % par rapport à 2015. Par ailleurs, les apports de déchets apportés aux compacteurs ont progressé de 7 %. La politique de la Semmaris visant à responsabiliser les usagers du Marché continue à porter ses fruits, étant entendu que pour aller plus loin en ce sens, des moyens de collectes spécifiques ont été mis en place en 2016 pour le tri des papiers et cartons dans les zones administratives (PRI) ainsi qu’au secteur des fruits et légumes.
Aujourd'hui, tous les déchets qui ne peuvent bénéficier d'une valorisation matière sont triés et alimentent deux filières distinctes : les déchets alimentaires bénéficient d'une méthanisation, le gaz qui en résulte servant à produire du biocarburant (le MIN a d'ailleurs inauguré sa station de GNV en mars 2017) pour les véhicules du marché (20 000 véhicules circulent chaque jour, dont 6 000 camions qui utilisent du gaz comme carburant), tandis que les déchets non alimentaires sont incinérés dans une chaufferie, laquelle est à même de produire 200 000 mWh d’énergie par an, qui alimente elle-même un réseau de chaleur qui fournit l'énergie nécessaire à chauffer les bâtiments...
En 2016, "99,7% de la chaleur distribuée sur le Marché était issue d’énergie de récupération liée à la combustion des déchets. Le réseau de chaleur du MIN a permis de délivrer près de 150 GWh de chaleur soit l’équivalent de l’énergie nécessaire pour 14 000 logements et ainsi d’éviter l’émission de 35 000 tonnes de CO2.
Depuis lors, la Semmaris a poursuivi ses efforts : depuis le janvier 2017, la totalité de l’électricité nécessaire aux installations collectives du Marché (éclairage public, éclairages intérieurs, production de froid, équipements techniques) est garantie à 100% d’origine verte (la consommation annuelle de ces installations est d’environ 30 GWh, soit l’équivalent d’une ville de 10 000 habitants)".
Il y a cinq ans environ, la Semmaris (Société d'exploitation du marché international de Rungis) qui a par ailleurs confié le marché des déchets à Coved (qui conluait le plus important contrat de gestion de déchets industriels de son histoire) signait un accord de partenariat avec le Syndicat Intercommunal de Chauffage Urbain de Choisy-Vitry (SICUCV) et le Syndicat Intercommunal d’Exploitation et de Valorisation des Déchets de la région de Rungis (SIEVD) afin de pouvoir récupérer l’énergie en surplus via une interconnexion installée entre le marché de Rungis et les réseaux de chaleur de Choisy-Vitry, ce qui a imposé de grands travaux, dont une station d’échange HP-HP de 22 MW afin de raccorder les deux réseaux (mis en oeuvre par la Semmaris), et un réseau d’interconnexion auquel s'est ajouté des ouvrages de régulation (pris en charge par le SICUCV).
Nous avons donc à faire avec la réalisation d'un projet gagnant-gagnant : le réseau du SICUCV est alimenté par Rungis, et ce à un tarif inférieur à celui des énergies fossiles, une attractivité tarifaire qui se répercute sur la facture énergétique des consommateurs. On rappellera d'ailleurs que les foyers reliés à un chauffage urbain dont la part d’ENR est égale ou supérieure à 50%, bénéficient d'une la TVA à taux réduit (5,50%)...
La réalisation de ces derniers projets a été organisée dans le cadre du plan Rungis Green Business (mis en oeuvre en 2014 par la Semmaris) : la première station d'hydrogène vert, conçue par GNVert, devrait d'ailleurs être inaugurée fin 2018...