Déchets radioactifs : l'inventaire de l'Andra

Le 17/07/2018 à 15:46  
Déchets radioactifs : l'inventaire de l'Andra
 L’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) vient de publier l’édition 2018 de l’Inventaire national des matières et déchets radioactifs. Publié tous les 3 ans, celui-ci répertorie et rend publiques les informations sur la provenance, l’état des stocks et la localisation des matières et déchets radioactifs sur le territoire français. Il présente également une estimation des quantités de matières et déchets radioactifs qui seront produits par les installations actuelles, selon différents scénarios d’évolution possible de la politique énergétique française...

 Au 31 décembre 2016, on comptait 1.540.000 m3 de déchets radioactifs produits en France, contre 1.460.000 m3 fin décembre 2013 (voir notre article). "L’augmentation de volume, conforme aux prévisions, est due à la production courante par les différents secteurs qui utilisent la radioactivité", indique l'Andra.

 Environ 31% du volume de l’ensemble des déchets sont des déchets de très faible activité (TFA), bétons, gravats ou terres, provenant principalement du démantèlement des installations (ils représentent une quantité négligeable de la radioactivité totale des déchets radioactifs). 60% sont des déchets de faible et moyenne activité à vie courte (FMAVC), liés à l’exploitation des centres (vêtements, outils, gants, filtres...). 6% sont des déchets de faible activité à vie longue (FA-VL) qui représentent 0,1% de la radioactivité. Enfin les déchets radioactifs de moyenne activité à vie longue (MA-VL) représentent 5% du volume et 3% de la radioactivité et les déchets de haute activité (HA) représentent 0,2% du volume et 95% de la radioactivité. Plus de 90% des déchets radioactifs ont d’ores et déjà une solution de stockage en surface dans les centres de stockage de l’Andra (CSM et CSA pour les déchets de faible et moyenne activité à vie courte, et Cires pour les déchets de très faible activité).

 L’Inventaire confirme l’important volume de déchets qui proviendra du démantèlement des installations nucléaires. Ces déchets sont, pour la très grande majorité, de très faible activité et de faible et moyenne activité à vie courte. Ces estimations permettent à l’Agence et aux producteurs de déchets de travailler dès aujourd’hui à des programmes de réduction des volumes de déchets à la source et avant même leur production, par exemple grâce à des efforts de caractérisation, de tri, d’optimisation de scénarios de démantèlement et d’amélioration de conditionnements. L’appel à projets lancé par l’Andra et l’ANR en 2014/2015 (voir notre dépêche), a permis de soutenir le développement de projets innovants dans ces domaines. Cependant, malgré ces efforts de réduction en amont et les travaux de l’Agence pour optimiser les capacités actuelles de stockage dans l’Aube, l’ensemble des volumes ne pourront être stockés dans les centres existants, c’est pourquoi l’Andra étudie également la possibilité de construire un nouveau centre de stockage.

 Pour permettre d’estimer les impacts d’évolutions potentielles de la politique énergétique française sur la gestion à long terme des déchets radioactifs, plusieurs scénarios prospectifs sont présentés dans l’Inventaire national : 1 scénario d’arrêt de la production électronucléaire et 3 scénarios de poursuite de la production électronucléaire avec des hypothèses différentes sur la durée de fonctionnement des réacteurs actuels et des options différentes en matière de technologies pour les nouveaux réacteurs (EPR ou RNR). Cet exercice prospectif permet d’évaluer l’impact des différents scénarios sur la quantité et sur la nature des déchets à stocker. En effet des évolutions de choix politiques énergétiques modifieraient le statut de certaines matières radioactives, qui pourraient être requalifiées en déchets (les combustibles usés, l’uranium de retraitement et l’uranium appauvri pourraient être requalifiés en déchets dans certains scénarios).

 Pour plus d'informations : inventaire.andra.fr.