Déchets radioactifs : le nouveau plan de gestion dévoilé
Pierre-Franck Chevet (DG de l’énergie et du climat au MEEDDM) et André-Claude Lacoste (Président de l’Autorité de sûreté nucléaire - ASN) ont présenté la semaine dernière la nouvelle édition du Plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs (PNGMDR), "élaboré au sein d’un groupe de travail pluraliste"...
Une première édition du PNGMDR, publiée début 2007, avait prescrit un programme d'études et d’actions pour améliorer la gestion des matières et des déchets radioactifs. Ce programme a permis des avancées, en particulier pour la mise en place de nouvelles filières de gestion de long terme :
Projet de stockage réversible profond pour les déchets de haute activité et de moyenne activité à vie longue : l'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) a remis plusieurs études au Gouvernement fin 2009, dont une proposition de zone d'intérêt pour la reconnaissance approfondie d'une trentaine de km², située à proximité du laboratoire de Bure (dans la Meuse). Celle-ci ayant depuis été validée par le Gouvernement, des investigations détaillées ont démarré en mai 2010.
Projet de stockage à faible profondeur pour les déchets de faible activité à vie longue : la recherche d'un site de stockage a été engagée par l'Andra, qui a reçu une quarantaine de candidature fin 2008. Suite au retrait de la candidature des deux communes retenues après évaluation, l’Andra poursuit actuellement la recherche de solutions de stockage, en examinant les différentes options possibles.
Dans un communiqué, le MEEDDM précise que cette nouvelle édition du PNGMDR "poursuit l’effort d’amélioration de la gestion des matières et des déchets radioactifs grâce à un programme de travail conséquent pour les années à venir". Les actions engagées dans le cadre du Plan précédent seront poursuivies et intensifiées : poursuite des projets de stockage en couche géologique profonde et à faible profondeur, conditionnement des déchets historiques, réduction de l’impact à long terme des stockages de résidus miniers, mise en place de nouvelles filières pour les déchets n'en disposant pas encore. Un plan d'actions est également lancé dans de nouveaux domaines : programmation de la reprise de déchets de certains anciens entreposages, étude de l'impact de la réutilisation historique de stériles miniers et amélioration de la cohérence globale de la gestion des matières et déchets radioactifs.
Par ailleurs, la nouvelle édition du PNGMDR a été fortement complétée en termes d’informations sur la gestion des matières radioactives. "Les informations apportées permettent ainsi d’appréhender pleinement quels sont les déchets aujourd’hui produits, quelles sont les matières aujourd’hui valorisées et quelles sont les matières en attente de valorisation. Pour ces dernières, la stratégie de valorisation est explicitée et des demandes conservatoires sont fixées dans l’hypothèse où ces matières deviendraient des déchets. Le recours à des installations étrangères dans le processus de valorisation des matières est également mieux explicité", précise le MEEDDM.
"Aux yeux de l’ASN, tous les déchets radioactifs doivent disposer à terme d’une filière d’élimination. Dans la majorité des cas, cette filière d’élimination doit aboutir à un stockage définitif. Un certain nombre de ces stockages définitifs existent déjà. Les déchets qui n’en disposent pas encore sont, dans l’attente de ce stockage, entreposés et contrôlés dans des conditions que l’ASN juge satisfaisantes. Il importe que les délais que ces entreposages permettent soient utilisés pour mettre en place les filières d’élimination et les stockages correspondants", a souligné André-Claude Lacoste.