Déchets radioactifs: 100 millions d'euros pour innover
L'Andra est indépendante des producteurs de déchets radioactifs, et est placée sous tutelle des ministères en charge de l'énergie, de l'environnement et de la recherche. Elle doit mettre en place une politique de gestion de ces déchets, qui est au service de l'État et qui doit protéger les générations présentes et futures des risques éventuels. La convention a été signée le 3 août 2010, au titre de la loi de finance rectificative 2010 (adoptée par le Parlement le 9 mars dernier). Rappelant le rôle de l'Andra dans la gestion durable des déchets radioactifs en France, cette convention souligne l'ambition de celle-ci "dans son cœur de métier, d'élargir sa contribution à la priorité nationale que consitue le développement de filières d'excellence et de technologies brevetables et exportables". Cette enveloppe va nettement accélérer le lancement de travaux en partenariat avec les industriels et accroître leur implication dans les recherches.
Par ailleurs, deux projets étudiés par l'Andra, et inscrits au Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs 2010-2012, vont bénéficier de cet apport d'argent. La premier concerne le recyclage, au sein de la filière nucléaire, de métaux radioactifs de très faible activité issus du démantèlement d'installations nucléaires. Il s'agit de mettre en place une filière de valorisation pour certaines ferrailles, très faiblement actives, issues du démantèlement des centrales. Les producteurs de ces déchets et l'Andra ont dans l'idée d'utiliser ces métaux comme matière première au sein de la filière électronucléaire, pour fabriquer par exemple des conteneurs de déchets radioactifs en fonte et/ou en acier, ou même des ouvrages de stockage (protes, bouchons...). La mission de l'Andra est donc de vérifier la faisabilité du projet et de bien identifier les utilisations possibles de ces matériaux radioactifs recyclés dans cette nouvelle filière. L'objectif est d'utiliser les capacités du Centre de stockage pour les déchets radioactifs de très faible activité (CSTFA) exploité par l'Andra dans l'Aube. Ce projet, clairement innovant, permettrait d'économiser jusqu'à 130 000 m3 de capacité de stockage.
Le deuxième projet consiste à améliorer le traitement et le conditionnement de certains déchets radioactifs organiques ou contenant une part chimiquement réactive. En effet, certains déchets radioactifs posent des problèmes de stockage ou de conditionnement en raison de leurs caractéristiques physiques ou chimiques (gaz, liquide, matières organiques...). L'Andra, en tant que futur stockeur de ces déchets, veut promouvoir des programmes de recherche et de développement pour en améliorer le stockage. Elle pilotera donc la définition des priorités d'études et encouragera des actions de recherche en partenariat et cofinancés avec les opérateurs industriels concernés.
L'objectif est aussi de réduire le volume des déchets et de prendre en charge certains déchets aujourd'hui sans filière venant principalement de petits producteurs, et d'obtenir des déchets les plus inertes possibles par rapport aux exigences de stockage. Les volumes de déchets pour lesquels un traitement seraient nécessaire sont encore assez limités, mais une production conséquente est attendue dans les années à venir.