Déchets, pollution : et un naufrage de plus !
Un porte-conteneurs de 315 mètres de long s’est cassé en 2 après quelques heures d’ondulation en mer d’Oman ; le MOL Comfort transportait l’équivalent de 7 040 conteneurs standard. Le sort de la partie avant et de la partie arrière est incertain, de même que le bilan des conteneurs tombés en mer. La mer d’Oman est l’une des voies maritimes les plus fréquentées au monde ; elle relie l’océan indien et la Méditerranée par le canal de Suez...
Le MOL Comfort venait du Japon à destination de l’Europe du Nord ; il devait faire escale au Havre. "La rupture d’un navire quasiment neuf entré en exploitation en 2008 confirme la fragilité de ces géants des mers et justifie une fois de plus les inquiétudes des experts", note l'association Robin des Bois.
Le MOL Comfort a 5 "sister-ships" : le MOL Celebration, le MOL Creation, le MOL Charisma, le MOL Competence et le MOL Courage. Tous les 6 ont été construits dans les chantiers Mitsubishi au Japon ; ils ont une capacité d’emport de 8 000 conteneurs. 600 porte-conteneurs d’une capacité analogue ou supérieure sont en exploitation sur l’océan mondial. En 2015, une trentaine de navires auront une capacité de 18 000 conteneurs.
La casse du MOL Comfort, la dérive des conteneurs, ainsi que la pollution de la mer par ceux qui transportent des matières dangereuses ou des matières plastiques, représente une catastrophe pour la biodiversité et pour les pêcheurs du Yémen, du Sultanat d’Oman, d’Iran, du Pakistan et de l’Inde. Les conteneurs ou leurs contenus peuvent dériver sur plusieurs centaines ou milliers de kilomètres. Ces eaux sont abondantes en thonidés, en sardines, en requins et en crustacés. Des cachalots sont sur zone, et la productivité biologique est maximale en été. Les porte-conteneurs de cette taille emportent 9 000 tonnes de fioul de soute ; c’est leur carburant. Il y a des risques d’incendie à bord et de marée noire.
L’équipage a été évacué. Si l’une ou les deux parties du MOL Comfort sont remorquables, il sera intéressant de voir quel pays acceptera d’être un port refuge et au bout de combien de temps. "La catastrophe paraît lointaine. Elle est pourtant toute proche. Elle peut arriver demain au large de Marseille, en pointe Bretagne, en Mer du Nord. Quels seront alors les moyens mis en œuvre et la coopération européenne et internationale pour réduire les conséquences de la démesure du commerce mondial ?", s'interroge l'association.