Déchets, pollution et HQE : les éco-entreprises ne perdent pas le Nord !...
En Nord - Pas-de-Calais (NPDC), de nombreuses initiatives publiques et privées ont permis le développement de compétences fortes et de filières significatives dans les domaines de l'environnement. Près de 50 éco-entreprises et 60 laboratoires de recherche sont présents dans la région, dans les domaines du traitement des déchets, de la réhabilitation des sites et sédiments pollués, des énergies renouvelables (EnR) et économies d'énergie, de l'éco-construction, de l'eau...
Le volume annuel de déchets produits en NPDC avoisine les 30 millions de tonnes par an. Ils sont traités par près de 300 éco-entreprises : du bureau d'études à la collecte puis au traitement et à l'élimination des déchets. Une véritable ingénierie s'est développée dans la production d'équipements de tri et d'opérations diverses ; le premier centre de valorisation à échelle industrielle a été développé dans la région en 1989.
Forte de ces multiples expériences, un pôle d'innovation et d'ecellence dénommé TEAM (Technologies et Environnement Appliqués aux Matériaux) a vu le jour. Il a pour ambition de faire du NPDC le spécialiste dans la valorisation des co-produits et des "matières premières secondaires" issus de toutes origines, pour refabriquer de nouveaux matériaux à destination de tous les secteurs : bâtiment, travaux publics, construction en général, etc.
Concernant maintenant le traitement des sédiments et des sites pollués, il s'agit d'une spécialité en fort développement dans la région. Avec 734 km de réseau navigable et 3 ports majeurs (Dunkerque, Calais et Boulogne), les volumes dragués sont considérables et 55% des sédiments extraits sont pollués. Au vu de ces enjeux, grâce aux travaux de recherches régionaux sur la gestion des sédiments, de nouvelles pratiques de valorisation "matière" contrôlées (dans de nombraux domaines : le génie civil, les travaux publics, la réhabilitation de sites naturels...) prennent leur essor.
Avec 14% du nombre de sites pollués recensés en France, c'est près de 80 entreprises qui ont ainsi développé leurs savoir-faire sur la thématique des sédiments, sites et sols pollués. Un réseau national "Solutions pour les sédiments et sites pollués" s'est même constitué, avec pour objectif de structurer et de déployer des filières économiques viables dans ce domaine.
Pour ce qui est des EnR et des économies d'énergie, le NPDC n'est pas en reste : a titre d'exemple, la fabrication de panneaux solaires existe dans cette région depuis déjà 25 ans ! Sont aussi déployés la fabrication de capteurs thermiques, d'échangeurs et récupérateurs d'énergie, le développement ou l'exploitation de projets éoliens...
De nombeaux bureaux d'études spécialisés sont positionnés sur ce secteur, quelques projets sont mis en place sur la pile à combustible, et une véritable expertise dans l'utilisation d'éco-techniques pour la construction et l'industrie s'est développée. Au total, près de 100 éco-entreprises régionales interviennent dans le secteur de l'énergie.
Autre "éco-point" notable : la région NPDC concentre, de manière croissante et régulière depuis 1995, des initiatives exemplaires de bâtiments où la "qualité environnementale" est privilégiée (HQE, éco-construction, construction bio-climatiques, à faible consommation d'énergie). Au-delà des expérimentations souvents issues de commandes publiques ou de bailleurs sociaux, l'offre et la demande se structurent désormais autour du marché de masse des maisons individuelles : artisans, architectes, constructeurs, bureaux d'études techniques, fabricants et négociants de matériaux... Tous participent à l'évolution des pratiques, des savoir-faire et des offres de services permettant de satisfaire la demande nouvelle en "maisons écologiques", stimulée par les incitations financières locales et nationales (crédits d'impôts, prêts bonifiés, prêts à taux 0, subventions directes, etc.).
Des compétences pointues et complémentaires se sont ainsi développées en NPDC : fabricants et distributeurs d'éco-matériaux, architectes spécialisés, BET (Bureau Etude Technique)... On estime actuellement à 150 le nombre d'entreprises du bâtiment, tous corps d'état confondus, positionnées sur ce secteur de l'éco-construction.
Dernier domaine et non l'un des moindres : l'eau. En effet, les activités industrielles de la région (textile et teinturerie, agroalimentaire, sidérurgie, automobile) sont fortement consommatrices d'eau. La recherche d'économies en ce domaine a donc mené au développement de compétences spécifiques dans l'installation, le traitement et la purification des eaux de process, mais aussi concernant la gestion alternative des eaux pluviales et de ruissellement, ainsi que la métrologie liée à ces traitements.
Au total, près de 150 éco-entreprises régionales travaillent sur les thématiques de l'eau. Un pôle (nommé Aquapris) est implanté sur le territoire de l'Audomarois, avec pour ambition de permettre l'essor de nouvelles technologies sur ce secteur.