Déchets plastiques : pourquoi mégoter ?

Le 28/02/2013 à 12:15  

Déchets plastiques : pourquoi mégoter ?

déchets de cigarettes  L’entreprise, TerraCycle, a ceci d’original qu’elle fabrique du plastique avec des mégots. Créée par un jeune Américain, Tom Szaky, en 2001, la société souhaite développer un programme de ramassage des mégots de cigarettes en France… Il parait en effet que ces derniers cachent des trésors. D'où l'idée de mettre au point une idée, qui fait d'ores et déjà, un tabac!.. Et ça tombe bien : de grandes villes sont lasses de ces petits détritus qui pulullent, tandis que Paris a déclaré la guerre au mégots (voir notre dépêche)...

 L'entreprise TerraCycle n’est pas là pour mégoter. Encore que…
Créée au début du XXI ème siècle, par l’Américain Tom Szaky, l'entreprise s’est spécialisée en quelque sorte dans le recyclage ou la réutilisation des déchets réputés non recyclables, collectés par un réseau de bénévoles. Désormais implantée dans 21 pays, cette société atypique compte aujourd’hui une centaine de salariés. C’est ce que révèle Susy Barreau, responsable de l’antenne française de TerraCycle, qui a vu le jour en mars 2011.
"Des stylos vides qui traînent dans les tiroirs, aux capsules de café, en passant par les paquets de chips, autant de déchets qui sont susceptibles d'intéresser les bénévoles Français. Mais ce n'est pas le sujet : de fait, Tom Szaky vient de mettre au point un tout nouveau procédé pour recycler les mégots de cigarettes. Quand on sait qu'il faut 200.000 mégots pour fabriquer un fauteuil en plastique...

Point de départ, un constat : près de 4 300 milliards de mégots finissent leur vie, sauvagement écrasés par terre, chaque année. Ils sont disgracieux mais surtout polluants : s’ils mettent plusieurs années à se dégrader, ils ont vite fait de se retrouver dans les cours d’eau ou l’océan, voire dans les nappes phréatiques…
Petites choses qui pourraient sembler négligeables, ces mégots sont pourtant composés de matières dignes d’intérêt, et néanmoins trop peu exploités, sans doute du fait de leur éparpillement.
C’est ce qu’a bien compris Tom Szaky : il y a un peu moins d’un an, c’était en mai 2012, cet ancien élève de la prestigieuse université américaine de Princeton a développé un procédé pour fabriquer du plastique à partir de ces petits déchets, lesquels devraient être collectés par des bénévoles, afin de ne pas générer de coûts insurmontables.
Pour la petite histoire, son idée a eu un tel écho, que les industriels du tabac, ayant besoin de restaurer une image passablement ternie, sont quasi prêtes à mettre la main au portefeuille pour aider Tom Szaky à financer son projet.
« Lorsque nous sommes allés rencontrer les industriels du tabac, et que nous leur avons montré le plastique que nous faisons à partimégots de cigarettes r des mégots, ils n'en revenaient pas. […] Aujourd’hui, non seulement ils payent le programme, mais ils en font la promotion », a tout récemment expliqué Tom Szaky à nos confrères de l’AFP.

 « En France, nous comptons 11.000 équipes de bénévoles. Ce sont principalement des particuliers, mais nous avons aussi beaucoup d’écoles, de communautés de communes ou d’associations qui participent », indique Susy Barreau. Intégrer le projet, c’est simple : collecter soi-même stylos, recharges de savon, capsules de café ou sachets de compotes, envoyer le colis à TerraCycle qui traite ces déchets. Il est possible de convertir l’argent ainsi gagné en don à l’association de son choix.
Pour l’heure, Tom Szaky souhaite développer son programme de collecte de mégots dans plusieurs pays d'Europe, et notamment en France…