Déchets nucléaires : on nous cache tout, on nous dit rien...
Information explosive : Greenpeace révèle que dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 mars, l’Atlantic-Osprey, un navire PNTL (spécialement conçu pour le transport de matières radioactives), accostera au port de Cherbourg (Manche) pour y débarquer une cargaison radioactive, chargée à bord de camions banalisés. Ceux-ci prendront ensuite la route en direction de l’usine de retraitement de La Hague...
"Nous dénonçons ce transport très dangereux et le secret qui l’entoure", a déclaré Yannick Rousselet, chargé de la campagne Energie de Greenpeace France. "Les belles plaquettes en couleur d’EDF et d’Areva, ainsi que les discours du Président Sarkozy font bien sûr l’impasse sur le "coté obscur" du nucléaire et tentent de faire oublier les milliers de tonnes de déchets radioactifs et les dizaines tonnes de plutonium créées par cette industrie."
D'après ce que l'on entend un peu partout, le nucléaire ne produit pas de gaz à effet de serre et pourrait donc sauver la planète. Admettons qu’on relance massivement le nucléaire au niveau mondial d’ici 2030 ; les scénarios les plus pro nucléaires estiment qu’on pourra au maximum multiplier par 3 le nombre de centrales dans le monde. Mais cela ne nous permettrait de réduire les émissions de CO2 que de 9%. Un résultat très faible en termes de lutte contre les changements climatiques, pour un coût astronomique de 780 milliards d’euros (!!!), alors que ces investissements financiers pourraient servir à une véritable politique d’efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables. Cherchez l'erreur...
Sur les étagères de l’usine de retraitement de La Hague, des dizaines de tonnes de plutonium sont déjà stockées, alors que 8kg environ de cette matière suffiraient pour fabriquer une bombe nucléaire d’une puissance équivalente à celle de Nagasaki. Du coté du Royaume-Uni, à l’usine de Sellafield, le stock est aussi très important et personne ne sait que faire de tout ce plutonium. C’est ainsi que BNFL, l’équivalent britannique d’Areva, s’apprête à envoyer à La Hague des centaines de kilos de plutonium pur sous forme de poudre. Et ce dans le plus grand secret...
"Bien que l’on nous répète qu’il s’agit là de nucléaire est "civil", de nouveau, le "secret défense" vient protèger l’image d’EDF et d’Areva", conclut Yannick Rousselet. "Il n’est jamais bon de montrer aux clients potentiels les déchets radioactifs et autres problèmes que génère le nucléaire, ni ce qu’on peut faire avec ces matières, surtout quand on tente de vendre des EPR un peu partout, notamment en Libye !". Les voies du business nucléaire restent décidément toujours aussi impénétrables...