Déchets non recyclables : une vraie filière CSR s'avère nécessaire
Par le biais de ce contrat, il a été confirmé que le développement de la filière CSR devra être un axe de travail prioritaire, afin d’accompagner la croissance des besoins en valorisation énergétique des fractions non recyclables. Ces déchets, issus des refus de tri, qui ont la particularité de disposer d'un potentiel calorifique important, permettent d’apporter une solution locale de substitution aux énergies carbonées importées. Ils sont destinés à des industriels désireux de faire évoluer leur mix énergétique, ainsi qu’à des collectivités souhaitant utiliser leurs déchets comme une ressource et développer les sources d’énergies alternatives moins carbonées mises à disposition sur leur réseau de chaleur.
Afin de valoriser l’émergence d’une véritable filière de consommation de CSR, 14 projets industriels ont été identifiés par le Comité suite à un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) ; ils sont portés par des acteurs de la filière déchets, mais aussi plus largement par des acteurs de l’énergie, et feront l’objet d’un suivi spécifique, par la CME et la filière ainsi que par l’Etat.
L’énergie produite par les CSR identifiés dans le cadre de ces projets se substituera à des énergies fossiles, ce qui permettra l’économie de 350 000 tonnes d’équivalent CO2 chaque année. Situés sur l’ensemble du territoire français, ils représentent 320 MW de puissance installée, ce qui, sous forme de chaleur, permettrait de chauffer une ville de 1 200 000 habitants, équivalent à la somme des réseaux de chaleur de Lyon, Grenoble et Toulouse.
Chaque année, l'énergie produite à partir de déchets non recyclables permettra d’éviter un import d’énergie équivalent à plus d’1,8 million de barils de pétrole, représentant un montant annuel de l’ordre de 100M€. Par ailleurs, les deux ministères impliqués indiquent que leur mise en oeuvre permettra de détourner 970 000 tonnes de déchets du stockage en centre d’enfouissement, soit une contribution importante au regard des 7 millions de tonnes qui doivent encore trouver des voies de valorisation, à horizon 2025.
Cette nouvelle étape est importante : elle concrétise l’émergence d’une véritable filière industrielle française, conjuguant compétitivité économique, qui complètera l’excellence de la filière française de gestion des déchets. Puisqu'il n'est pas question de déshabiller Paul pour habiller Jacques... de la même manière que les entreprises qui ont investi pour produire ces combustibles rencontreraient moins de difficultés pour ce qui touche aux débouchés. Restera à valider que l'équilibre économique sera au rendez-vous.