Déchets : moment capital pour Sepur…

Le 25/05/2012 à 14:39  

Déchets : moment capital pour Sepur…

Sepur Avec 135 millions de chiffre d’affaires, 3 millions d’habitants desservis, 2000 clients industriels, 2000 collaborateurs, près de 100 cartes grises en service, 2000 bennes et compacteurs, Sepur est ce que l’on appelle « un beau morceau ». Pour preuve, l’entreprise est numéro 2 en Ile de France après Veolia mais avant Sita Suez… Elle vit un moment capital et un tournant dans son histoire : Fondations Capital a réalisé l'acquisition de Sepur et détient désormais 60% du capital de la société aux côtés d'Hervé Matuszewski, créateur de l’entreprise, qui demeure actionnaire à hauteur de près de 40%, et du management. L'acquisition de Sepur a été réalisée pour une valeur d'entreprise de 124 millions d'euros,

 Créé en 1965 par Hervé Matuszewski, Sepur est très clairement une référence en Île de France en occupant la place de second dans la collecte de déchets ménagers et les services de propreté urbaine en Ile-de-France grâce à 16 agences qui génèrent un chiffre d'affaires d'environ 148 millions d'euros. Fort de plus de 2 000 employés et d'une flotte de 1 000 véhicules, Sepur sert plus de 200 municipalités qui comptent près de 2,5 millions d'habitants.
L’entreprise dispose de deux centres de tri (carton, métal, plastique), l’un à Thivernal, le second à Alforville… mais n’effectue aucune activité de traitement (sauf pour ce qui touche déchets végétaux pour le compostage), et opère pour plus de 200 collectivités ; tandis qu’elle dispose d’un portefeuille de plus de 2000 entreprises clients…

On l’aura compris, son métier, c’est le déchet.
Sa culture, c’est la proximité… mais aussi la réactivité et la qualité…
Le tout au meilleur coût. Et c’est là que réside son atout... ne serait ce que parce que les collectivités sont endettées et qu’elles ont des budgets qui tendent à rétrécir…
Cela étant, la notoriété de l’entreprise est telle qu’elle enregistre une croissance à deux chiffres chaque année depuis une dizaine d’années (54 M€ de chiffre d’affaires en 2001 à 148 M€ en 2011…).

Pour devenir une alternative nationale et non plus locale aux deux géants de la propreté urbaine, Veolia et Sita, Sepur ouvre son capital au fonds d'investissements Fondations Capital, dont l’une des missions consiste à développer les entreprises de taille moyenne, Fondations Capital ayant d'ailleurs clairement annoncé la couleur : faire de Sepur "l'opérateur alternatif national" dans ces métiers a en effet précisé le président de Fondations Capital, Xavier Marin.
Le fondateur garde 40% du capital et devient président du conseil de surveillance, tandis que Fondations Capital prend 60% pour un investissement qui valorise la société à 124 M€, étant entendu que Fondations Capital précise que l'endettement financier bancaire net s'élève à environ 37 M€ après l'opération (laquelle a été financée en partie par un crédit bancaire fourni par BNP-Paribas, Banque Populaire et Bred).
Youri Ivanov, un ex collaborateur de Sita dont le métier est "le service aux collectivités locales en matière de déchets", depuis quelque temps directeur général de Sepur, devient président du directoire.
Annoncée ce matin dans le cadre d’une conférence de presse, cette manœuvre (au sens noble du terme) s’inscrit dans une tendance clairement établie : depuis quelques années maintenant, le secteur des déchets connaît des fusions-acquisitions, avec aussi des concentrations et des rachats d’entreprises de recyclage… même si jusqu’à aujourd’hui, la collecte et le tri étaient moins concernés par ces phénomènes. Au titres des opérations de ce genre récentes, nous vous renvoyons notamment à l’actualité de delta Recyclage qui a changé il y a peu d’actionnariat (voir notre dépêche Delta Recyclage passe la vitesse supérieure).

« Notre volonté est de permettre à Sepur de changer graduellement de dimension tout en préservant sa culture d’entreprise, de même qu’une certaine continuité managériale et actionnariale », a déclaré Xavier Marin. « L’avenir consistera à optimiser la croissance d’une manière un peu plus active et de sortir de la région Ile de France », confirme le fondateur de l’entreprise, « étant entendu que Sepur entend se développer à la fois par croissance interne et par des acquisitions, qui pourraient concerner de petits acteurs régionaux » a complété Xavier Marin.
« Nous sommes fiers de devenir l'actionnaire majoritaire de Sepur qui, sous la conduite d'Hervé Matuszewski, a su s'établir comme un acteur majeur des services de collecte et de propreté urbaine en Ile-de-France. Cette opération illustre bien le rôle que peut jouer un investisseur professionnel en permettant la transition actionnariale et managériale d'une entreprise »…

« A court et moyen terme, nos principaux objectifs sont au nombre de trois :
Poursuite de la croissance de l’entreprise en Ile de France grâce aux implantations fortes et à la qualité et l’efficacité du service.
Déploiement national de manière interne ou par acquisitions
Développement dans d’autres services aux collectivités et entreprises
»…
Les collectivités locales « vont avoir besoins d’un troisième partenaire de poids. Or, nous avons fait notre spécialité d’apporter un service de qualité avec des coûts maîtrisés, ce qui va favoriser notre croissance au plan national », complète Hervé Matuszewski.
« N’oublions pas que le collectivités sont endettées et qu’elles subissent une baisse, importante parfois, de leurs budgets…
De notre point de vue, il faut revoir les collectes : les mécaniser plus, diminuer les fréquences et favoriser l’apport volontaire 
»…
La mise en œuvre des collectes sélectives a largement favorisé l’inflation des coûts … avec à la clé, une facture de plus en plus lourde à acquitter…
De ce point de vue, relèvent nos interlocuteurs, on s’éloigne bigrement de la discipline scandinave qui a largement opté pour la collecte en apport volontaire : cela a permis une baisse des coûts tangibles, et une qualité du tri quand même…