Déchets : moderniser le tri passera par la robotisation, en Somme...

Il est artificiellement intelligent et s'appelle Max : ce robot serait non seulement à même de reconnaître certains types de déchets indésirables, mais aussi de les écarter, à tour de bras, articulé of course : affichant la capacité d'effectuer 3 600 gestes de tri à l'heure, il promet en tout cas à Veolia, qui l'a installé sur son site d'Amiens, d'automatiser davantage le tri des déchets ménagers, ce qui annonce une nouvelle étape dans la modernisation des centres dédiés, afin d'améliorer le recyclage, puisque tel est l'objectif... au détriment des emplois, ce que l'on peut supposer, aussi.
2012 : la société ZenRobotics Ltd (créée en 2007) mettait au point un robot pour le tri des déchets recyclables ; le ZenRobotics Recycler, le ZPR, est en effet un système de tri des déchets qui sépare les matières premières des autres déchets. Ce Recycler, consiste en un tapis roulant pour déchets comme on peut déjà en croiser dans les centres de tri, à un détail près : il est équipé de bras robotisés qui effectuent le tri de manière autonome, et de capteurs, présents tout au long du tapis roulant ainsi que dans les bras robotisés : la robotisation du tri était en marche.

Veolia n'en est pas à son coup d'essai : Rob’Inn, développé par ses soins a été le premier robot de tri (qui remplace donc le tri à la pelle) dédié aux meubles en fin de vie, validé par Eco-mobilier, acquis par le Cyclad (syndicat mixte chargé de la gestion des déchets du nord de la Charente-Maritime), installé en France. Expérimenté dès décembre 2016 à Chermignac, sur le centre de traitement du Cyclad, il a fait ses preuves avant d'être officiellement inauguré il y a un an, en octobre 2017...

S'il est avéré que le métier d'agent de tri dans le secteur des déchets est particulièrement pénible puisque les cas de TMS sont nombreux dans cette profession (pour réduire les risques, un groupe de travail réuni sous l'égide de l'AFNOR a travaillé à l'élaboratio
"Les robots vont améliorer les conditions de travail et de sécurité de nos opérateurs employés au tri sur les tapis. Ils vont diminuer le nombre d'opérateurs sur les opérations les plus complexes, les plus sales, mais il y en aura plus sur le contrôle-qualité. Et étant donné le volume de déchets qu'on va devoir traiter à l'avenir, on n'anticipe pas de baisse d'emploi", rassure Bernard Harambillet, directeur de la branche Recyclage et valorisation de Veolia pour la France, qui n'est pas sans ignorer que les centres de tri emploient de nombreuses personnes en insertion.


En tout cas, dès 2022, partout en France, les habitants devront mettre dans leur poubelle dédiée aux déchets à recycler, tous les emballages, y compris ceux qui sont aujourd'hui destinés à la poubelle "grise". Les collectivités, tout comme les professionnels s'attendent donc à une augmentation massive du volume de plastiques à collecter et à trier.


Outre le tri optique, les industriels utilisent des technologies toujours plus performantes tels que les courants de Foucault, pour séparer les petits objets en aluminium des autres matières, ou encore des systèmes de télé-opération qui permettent aux opérateurs de ne plus toucher les déchets mais de sélectionner les indésirables sur une tablette tactile représentant la chaîne de tri.
"Cette modernisation est essentielle pour améliorer la performance du tri en France", a conclu Jean Hornain, directeur général de l'éco-organisme Citeo qui mobilisera 190 millions d'euros d'ici à 2022 pour accompagner les collectivités et les industriels, l'objectif consistant à passer de près de 200 centres aujourd'hui à 130 en 2022, mais en version plus imposante, et équipés des dernières technologies de manière à propulser leurs performances...
