Déchets ménagers : qu'y a t-il vraiment dans nos poubelles?

Le 25/11/2018 à 20:14  

Déchets ménagers : qu'y a t-il vraiment dans nos poubelles? 

Caractérisation des ordures ménagères sur le territoire du Sittomat Développer une stratégie en matière de prévention et de gestion des déchets suppose d'en connaitre la composition. Faute de détenir des données fiables, en juin dernier, le Sittomat lançait une première campagne de caractérisation des ordures ménagères sur l’ensemble de son territoire afin de savoir ce que contiennent réellement les poubelles. Des calculs précis permettent en effet d’obtenir des résultats pondérés et cohérents sur chaque ville, communauté de communes et sur l'ensemble du territoire du Syndicat. Les résultats des 120 échantillons prélevés cet été sur trois quais de transfert et à l'usine de valorisation énergétique de Toulon, ont été récemment présentés ...

 Le Syndicat Intercommunal de Transport et de Traitement des Ordures Ménagères de l’Aire Toulonnaise prend en charge, par délégation, la gestion et la valorisation des ordures ménagères de plus de 600 000 habitants, répartis sur 38 communes : le territoire inclut la métropole Toulon Provence Méditerranée, la communauté d’agglomération Sud Sainte Baume, la communauté de communes de la Vallée du Gapeau et la communauté de communes Golfe de Saint-Tropez. La collectivité se charge également de développer et promouvoir auprès de ses communautés membres des dispositifs de tri et de valorisation matière : le Sittomat poursuit ainsi des actions diverses telles que la distribution de composteurs individuels (68 000 à ce jour), ou encore l'expérimentation (en cours) du compostage partagé en copropriété. Actuellement, ce sont 2 300 points d’apport volontaire qui sont répartis sur le territoire pour récupérer le flaconnage plastique, le papier/ carton et le verre, tandis que 160 000 foyers et copropriétés sont équipés en porte-Déchargement des échantillons de déchets (Sittomat)à-porte pour capter ces mêmes déchets. 28 déchetteries complètent le dispositif installé sur le territoire, et une réflexion est en cours s'agissant de l’extension des consignes des tri.

Développer une stratégie en matière de prévention et de gestion des déchets suppose d'en connaitre la composition. Or, les seules données précises disponibles en la matière proviennent d’une extrapolation de niveau national, d'une part, mais datent en plus, de 2007. Fort de ce constat, et afin de disposer d'informations fiables quant au gisement de déchets qui pourraient être recyclés ou compostés à partir de données précises et propres à son territoire, le Syndicat a donc opté, en juin dernier, pour le lancement d'une étude de caractérisation des ordures ménagères dont l'objectif "est d’analyser les ordures ménagères pour en connaître la composition précise et de déterminer les catégories de déchets encore récupérables et valorisables. Cette caractérisation, menée avec une entreprise spécialisée, se déroulera en deux temps : une analyse des ordures ménagères en période estivale (la 1ère campagne s'est achevée le 15 septembre) et une en période hivernale (elle a débuté le 15 octobre et se déroulera juqu'en janvier 2019).

Une fois l’échantillon déterminé par prélèvement aléatoire dans les bacs, les sacs sélectionnés sont ouverts, puis les ordures ménagères sont pesées, triées par catégorie (13) et enfin, par sous-catégorie (51) : au total, 120 échantillons d’ordures ménagères représentant 13 774 kg ont été passés au crible. Il a été établi que chaque habitant jette en moyenne 433 kg d’ordures ménagères par an décomposés en 13 catégories réparties comme suit : déchets putrescibles 28,6% ; textiles sanitaires 9,7% ; verre 9,3% ; papiers 8,1% ; cartons 8,1% ; plastiques 15,6% ; textiles 4,7 % ; fines 4,5% ; métaux 4,1% ; combustibles non classés 3% ; composites 2,6% ; incombustibles non classés 1,4% et déchets dangereux 1%.

Caractérisation des déchets ménagers (Sittomat)Les premiers résultats sont récemment tombés : ils montrent que 27% des ordures ménagères pourrait être recyclés ou valorisés, et ce sans changer les dispositifs actuels (déchetteries, compostage ou conteneurs), soit environ 116 kg par habitant par an qui pourraient être ailleurs que dans les OMR.
Par ailleurs, "11 % de ce que nous jetons pourrait être trié et valorisé avec l’extension de consignes de tri (réception de déchets plastiques différents en plus du flaconnage plastique). Ce qui représente environ 49 kg par habitant par an". Il est important de noter également "qu’il y a plus de plastiques et moins de papiers dans nos ordures ménagères (en comparaison de l’étude menée en 2007 par l’Ademe).
Une fois la 2e période achevée, les résultats de la campagne hiver viendront consolider ceux de la campagne été. Une analyse globale sera éditée en début d’année 2019.
A l'issue de ces travaux d'inventaire, le Syndicat sera plus à même d'améliorer l'existant et de proposer les solutions les mieux adaptées au contexte et constats, l'objectif restant de réduire les tonnages résiduels (avec en perspective l'augmentation sensible de la TGAP qui s'appliquera aux collectivités), et d'afficher un taux supérieur de recyclage des déchets.