Déchets ménagers : nouvel appel d’offres à Rabat
Dans ce contexte pré-collecte et collecte se retrouvent dans un appel d’offre global publié cette fois-ci le 30 décembre dernier. Il reste que pré-collecte et collecte devront être distingués : l’appel d’offre prévoir deux lots et deux sous-lots. « Le premier lot concerne les arrondissements de Hassan, Yacoub El Mansour et la commune urbaine de Touarga et le deuxième les arrondissements d’Agdal, Hay Riyad, Youssoufia et Souissi. Chacun des lots comporte donc un sous-lot relatif à la pré-collecte et un deuxième pour la collecte et l’évacuation des déchets ménagers et assimilés ». Les entreprises intéressées ont jusqu’au 10 février pour remettre leurs offres aux autorités délégantes de Rabat. Le marché est estimé à 109,35 MDH : 50,9 MDH pour le premier lot et 58,45 MDH pour le 2e. Rappelons qu’entre 2008 et 2012, la gestion des déchets ménagers était assurée par Veolia Propreté Maroc et Tecmed.
Depuis le retrait de Veolia (voir notre article), Averda et Ozone ont assuré la gestion des déchets pour les arrondissements qui avaient été attribués à l’entreprise française pour le temps restant à courir au titre du contrat.
Pour ce qui touche à ce nouvel appel d’offre, on sait que pré-collecte et collecte s’entendent pour une durée de contrat de 7 ans, que les opérateurs intéressés peuvent se porter candidat pour l’un ou l’autre des sous lots, comme ils peuvent le faire pour les deux et que le cahier des charges a été « chargé » : on passe de 25 à 67 articles, les suppléments portant sur les «obligations générales du délégataire» et les «obligations techniques relatives à la fourniture, la distribution, la maintenance, la communication et la gestion informatisée des équipements de pré-collecte ainsi que l’aménagement et la maintenance des points de regroupement».
On souhaite clairement moderniser, davantage encore, la prestation ; aussi, le ou les opérateurs qui seront sélectionnés devront «fournir une gamme complète de bacs roulants neufs dont le volume sera compris entre 120 et 1 100 litres». C’est si vrai que les acteurs actuels se devront d’enlever les équipements existants «au moment de la passation des nouveaux services». Qu’il s’agisse de la pré-collecte ou de la collecte, les cahiers des charges précisent que «pendant une période de transition n’excédant pas 3 mois à compter de la notification de l’ordre de service, le délégataire devra prendre ses dispositions pour assurer le service avec ses propres moyens tels que définis dans son offre»…
Le Maroc a, d’une manière globale, décidé de clairement miser sur une gestion moderne des déchets qui se devra d’être de qualité ; c’est ainsi qu’il a adopté, rien que l’année dernière, quelque chose comme 45 textes d’application de lois existantes, ce qui tend à démontrer sa volonté de renforcer le cadre légal lié au contrôle environnemental des installations et façons de d’opérer la collecte comme le traitement.
Les réformes en cours auront pour vocation de mettre en œuvre une véritable révolution avec des modifications en profondeur de la gestion des déchets du pays.
Dès cette année, on passe à la seconde étape du Programme national des déchets ménagers et assimilés (PNDM), qui sera mise en œuvre sur la période 2015-2017 : l’objectif est de progressivement installer des décharges modernes et donc contrôlées, destinées à l’enfouissements des déchets ménagers et assimilés. Il est programmé qu’en 2020, tous les déchets en provenance des grands centres urbains seront acheminés dans des CET modernes. Plus globalement, le Royaume souhaite pouvoir atteindre un taux de collecte de 90% en 2020. A la même date, toutes les décharges qui s’apparentent à des dépotoirs devront être réhabilitées ou fermées.
Ce programme d’envergure se donne pour objectif aussi, de développer la filière de «recyclage et valorisation», via des installations pilotes pour se lancer dans le tri (on vise un taux de recyclage de 20% en 2020).
On assiste donc à l’instauration d’une mutation profonde de la gestion des déchets ménagers dans un pays ouvert au tourisme et à l’industrialisation progressive de ses territoires ; les réformes en cours viseront un renforcement de la gouvernance du secteur des déchets ménagers, l’amélioration des services de gestion des déchets ménagers, laquelle passera inévitablement par la professionnalisation du secteur, tandis qu’il s’agira aussi, à moyen terme d’organiser le financement pour couvrir les coûts de gestion des déchets…