Déchets médicaux : Dijon soigne le problème
De la seringue servant à vacciner, au grain de beauté enlevé chez un dermatologue, en passant par la perfusion posée en milieu hospitalier, les déchets résultant de ces actes médicaux exigent des traitements particuliers. La ville de Dijon a pris ces contraintes en considération et a inauguré la semaine dernière son centre de traitement des déchets d'activité de soins à risques infectieux, les fameux DASRI. Coût de l'installation : 3 millions d'euros...
Situé dans l'enceinte de l'usine de traitement des ordures ménagères, ce centre accueillera les DASRI qui seront mis en conteneurs, convoyés par une chaîne de manutention, avant d'être incinérés ; les conteneurs vides seront lavés et désinfectés sur le site. On estime à 4 000 tonnes par an la quantité de DASRI qui sera traitée à Dijon, en provenance des établissements de santé du Grand Dijon, du Département de la Côte d’Or, des régions Bourgogne et Franche-Comté. Un chiffre marginal si on le compare à la quantité de déchets incinérés sur le site dijonnais (près de 120 000 tonnes), mais néanmoins important si l’on considère leur nature.
Jusqu’alors, ces déchets étaient acheminés en région parisienne ou en Rhône-Alpes afin d’y être incinérés, ce qui engendrait des coûts de transport élevés (les DASRI doivent être incinérés dans les 72 h, une contrainte qui entrainait parfois le transport de conteneurs presque vides). Pour Jean-Patrick Masson, vice-président du Grand Dijon chargé de l’environnement, l’enjeu est de taille, "il s’agit de mettre en cohérence les politiques menées dans l’agglomération. La diminution du nombre et du temps de transport entraîne en effet une réduction les énergies utilisées et participe donc de la diminution des GES. Dijon et son agglomération s’engagent à agir pour préserver et améliorer le cadre de vie de tous, inscrivant ses actions dans la charte de l’environnement."
Par ailleurs, ce nouveau complexe s’inscrit dans la continuité des investissements pour la valorisation des déchets du Grand Dijon. Depuis 2001, 18 millions d'euros ont ainsi été injectés dans la rénovation et la mise aux normes de l’usine d’incinération, 9 millions pour lui adjoindre une unité de valorisation énergétique ou encore 6,5 millions pour créer un centre de tri des déchets ménagers recyclables.