Déchets, matières recyclées : l'actualité satisfait les métiers…
L’actualité est riche pour ce qui touche aux métiers du déchet et de la matière recyclée : Grenelle d’un côté, directive cadre de l’autre… l’affaire semble en passe d’être bouclée. D’autant que l’on enregistre une sacrée avancée statutaire : une véritable promotion du recyclage et des matières premières recyclées est à l’ordre du jour, avec à la clé, bientôt la sortie pour elles de la grande famille des déchets. Une révolution est en marche...
Réunis lundi et mardi à Luxembourg, dans le cadre du Conseil européen de l’Environnement, les ministres des 27 Etats membres de l’Union européenne ont tenté de se mettre d’accord sur plusieurs points, sous la présidence française représentée, en l’occurrence, par Jean-Louis Borloo, Ministre français de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire et Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’État chargée de l’Écologie.
Après deux jours de discussions, les ministres de l’environnement des 27 Etats sont parvenus à accorder leurs violons concernant les OGM, les déchets et la qualité de l’eau. Le dossier climat et énergie reste en plan en raison de très nombreux désaccords subsistants.
Les 27 ministres ont donc officiellement adopté la nouvelle directive cadre sur les déchets après plus de deux ans de négociations. Ca y est, c’est fait : le texte instaure une véritable hiérarchisation dans le traitement des déchets en donnant la priorité à la prévention et au recyclage. Les recycleurs de France et d’ailleurs, peuvent se frotter les mains.
Du côté des déchets ménagers, d'ici 2020, 50% de la masse des papiers, métaux, verres devront être recyclés ou réemployés, tout comme 70% minimum des déchets de construction et de démolition non dangereux.
L’incinération est par ailleurs clairement définie comme un moyen de valorisation dès lors qu’elle est couplée à de la production d’énergie (chaleur ou électricité). Elle est jugée meilleure façon de faire que l’enfouissement et la mise en décharge.
En France aussi, on a assisté à un événement majeur : le vote du Grenelle à l’Assemblée nationale, mardi en fin d’après midi. Le 21 octobre en effet, le texte a été adopté à la quasi unanimité, un fait suffisamment rare pour qu’il soit souligné : 526 voix contre 4... C’est ainsi que Jean‐Louis Borloo a pu saluer « un grand texte parce qu’il trace le seul chemin de croissance possible dans un contexte de raréfaction des ressources ».
Plusieurs amendements déposés concernant le recyclage et défendus, notamment, par les députés Christian Jacob, Françoise Hostalier et Fabienne Labrette‐Ménager, sont désormais adoptés à l’issue de cette première lecture au Parlement qui a permis d’améliorer le projet initial. A la grande satisfaction de Federec, à l’initiative de cette contre attaque.
La Fédération des entreprises du recyclage relève en particulier des avancées très satisfaisantes en ce qui concerne :
la promotion de la sortie du statut de déchets des matières premières recyclées,
la nécessité d’instituer la réutilisation et le recyclage comme modes prioritaires de gestion des déchets,
le soutien à la professionnalisation et à la valorisation des métiers du recyclage,
le soutien à la recherche et au développement en matière de recyclage,
la lutte contre les sites clandestins d’exploitation,
la répartition du produit de la fiscalité entre les actions prioritaires (prévention, valorisation matière, recyclage).
(cf. articles 19, 38 et 41 du texte)