Déchets marins : pas de flottement au niveau européen !

Le 16/11/2012 à 16:02  

Déchets marins : pas de flottement au niveau européen !
déchets marins Les habitats marins sont pollués par des détritus rejetés par l’homme et autres déchets, qui posent de plus en plus problème d’un point de vue environnemental, économique, médical et esthétique. La Commission européenne entend attirer l’attention sur cette problématique planétaire, conformément aux engagements qu’elle a contractés à Rio cet été et qui visent à réduire l’incidence et les conséquences de cette pollution sur les écosystèmes marins. Si les déchets marins prêtent surtout à conséquence pour la faune marine, ils menacent également les écosystèmes marins, déjà fragiles, et sont aussi susceptibles d’affecter la santé humaine. Ils nuisent également au tourisme et leur ramassage sur le littoral coûte, chaque année, plusieurs millions d’euros aux zones côtières européennes...

 "Lors du sommet de la Terre 'Rio+20', les dirigeants du monde se sont engagés à réduire de manière significative les déchets marins d’ici 2025. La Commission européenne aspire à être à la pointe de ces efforts et entend, en collaborant étroitement avec les Etats membres, les responsables des conventions des mers régionales et les acteurs concernés, lancer et développer des initiatives concertées pour lutter contre ce problème", explique Janez Potočnik, Commissaire européen à l’environnement. Afin de sensibiliser et de susciter la réflexion, la Commission vient de publier un document présentant une vue d’ensemble de la législation, des politiques et des stratégies de l’UE pertinentes en la matière et détaillant les initiatives en cours et à venir dans ce domaine. Pour plus d'informations, cette vue d’ensemble peut être consultée ici.

 Le plastique constitue jusqu’à 80% des déchets marins, qui proviennent de sources variées. Cette matière a tendance à rester longtemps (peut-être des siècles) dans l’environnement marin. La publication de l'Union Européenne en arrive à la conclusion que les politiques relatives à l’eau, à l’utilisation rationnelle des ressources, aux déchets et à la protection de la nature et des milieux marins et la législation relative aux navires et aux infrastructures portuaires ont toutes un rôle à jouer pour remédier à ce problème, mais elles doivent être mieux mises en oeuvre.

déchets marins Le manque d’informations fiables quant à l’étendue et la nature exactes du problème a entravé les efforts déployés dans le passé. Les connaissances en la matière s’améliorant de jour en jour, le problème devrait désormais être en partie résolu. Dans le cadre de la mise en oeuvre de la directive-cadre 'Stratégie pour le milieu marin', les Etats membres devaient soumettre, au plus tard le 15 octobre dernier, une évaluation initiale de l’état de leurs eaux marines, la définition qu’ils confèrent à la notion de "bon état écologique" et les objectifs qu’ils ont fixés pour parvenir à leurs fins (voir encadré ci-dessous). La Commission examine actuellement les rapports établis par les Etats membres et prévoit de publier son évaluation en 2013. Une vue d’ensemble actualisée de ceux-ci est consultable ici.

 La Commission va maintenant consulter les responsables des conventions des mers régionales, ainsi que les Etats membres et autres pays, les acteurs concernés et autres parties intéressés pour déterminer le meilleur plan d’action pour lutter contre les déchets marins. Cette consultation débouchera sur une conférence intitulée 'Conférence internationale sur la prévention et la gestion des déchets marins dans les eaux européennes', organisée conjointement par le Ministère fédéral allemand de l’environnement et la Commission européenne, et qui se tiendra à Berlin dans le courant du mois d’avril 2013. Elle sera axée sur les plans d’action régionaux sur les mers d’Europe, avec pour objectif de forger les outils pratiques nécessaires à la mise en oeuvre d’actions.
 

 Pour information, la directive-cadre 'Stratégie pour le milieu marin' (voir ici) impose aux Etats membres de parvenir à un bon état écologique de leurs eaux marines d’ici 2020. Afin de remplir cet objectif, ceux-ci doivent, en premier lieu, procéder à une évaluation initiale de leurs eaux (article 8), qui permet de détecter les principales menaces qui planent sur les mers européennes. En deuxième lieu, les Etats membres doivent établir, pour la notion de "bon état écologique" (article 9), des critères concrets permettant d’évaluer les données de surveillance. Et en dernier lieu, ils doivent définir des objectifs environnementaux nationaux (article 10), qui reflètent leur degré d’ambition. Les déchets marins constituent l’un des 11 descripteurs qualitatifs sur lesquels les Etats membres doivent se baser pour définir leur bon état écologique. Les pays qui "se partagent" les 4 mers européennes (l’Atlantique du Nord-Est, la mer Baltique, la mer Méditerranée et la mer Noire) doivent s’atteler conjointement à cette tâche.