Déchets : le recyclage cartonne aux USA
Une nouvelle plus qu'inattendue... A la faveur d'une prise de conscience sur les conséquences du réchauffement climatique et de l'état inquiétant de l'environnement, une vague "verte" est en train de déferler sur les Etats-Unis. Tous les éléments de la société, qu'il s'agisse d'associations civiles, de municipalités, des milieux industriels ou de simples particuliers, ont décidé de s'impliquer. Bonne nouvelle, surtout dans ce pays, souvent perçu comme La nation des hyperconsommateurs générateurs de montagnes de déchets...
Le mouvement en faveur du recyclage aurait pris un bel essor chez l'oncle Sam, en particulier dans les secteurs du BTP. Neil Seldman, président de l'Institute for Local Self-Reliance (l'Institut de l'autonomie à l'échelle locale), qui a son siège à Washington, affirme que près de 80% des déchets de la construction et de la démolition sont réutilisés, ce qui représente une progression de 25% par rapport à la situation qu'on pouvait observer il y a 5-6 ans. Le secteur de la déconstruction, qui consiste à démolir des immeubles soigneusement afin d'en préserver les matériaux encore en parfait état et réutilisables, a également bien démarré. Ces matériaux peuvent ensuite servir à la construction de nouveaux bâtiments aussi bien qu'à la rénovation, un autre secteur qui a le vent en poupe.
De leur côté, les progrès de la technique du ramassage des ordures ont eu pour effet d'augmenter, eux aussi, la capacité de recyclage. Un particulier peut désormais placer toutes les matières recyclables à jeter, notamment le verre, le plastique et le papier, dans une poubelle spéciale sur roues que les éboueurs peuvent ramasser mécaniquement dans des camions spécialement conçus à cet effet. Le recyclage est ainsi devenu plus pratique, avec à la clé davantage de participants. Certes, cela exige la création de dispositifs de tri, mais les progrès techniques dans ce domaine ont été remarquables.
Enfin, des municipalités ont décidé d'interdire certains types de déchets. San Francisco, par exemple, a été la première ville des Etats-Unis à proscrire, en mars dernier, l'emploi des sacs en plastique. Oakland, également en Californie, a emboîté le pas et d'autres villes envisagent de faire de même, en dépit de procès intentés par les fabricants. En juillet, la Californie a même exigé que les grands magasins installent sur place des dispositifs de recyclage des sacs en plastique.
Rien ne semblerait pouvoir arrêter le mouvement en faveur du recyclage. Jusqu'ici, on parlait de réduire le gaspillage de 25, 50 ou 60%. Maintenant l'objectif (utopique ?) de certaines villes a grimpé à 100%, et de toute façon à 90% d'ici à 2025. Certaines municipalités sont déjà arrivées à un taux de 62% et espèrent passer à 75% d'ici une dizaine d'années.