Déchets : le bras de fer continue entre Eurodéputés et la Commission

A défaut, ils doivent choisir le recyclage ... En cas d'échec, ils peuvent faire des opérations de valorisation énergétique (fabrication de gaz méthane à partir de déchets agroalimentaires). C'est seulement en cinquième et dernier recours qu'ils doivent choisir la mise en décharge ou l'incinération ».

Fort de cette hiérarchie, le Parlement réclame une "stabilisation" de la production globale de déchets au niveau de 2008, d'ici à 2012, puis sa "réduction". Il souhaite que les Etats membres recyclent, en 2020, 50 % de leurs déchets municipaux et 70 % de leurs déchets industriels. On remarquera que la tâche n'est pas insurmontable puisque déjà, ce score de 50% est déjà dépassé par la Belgique ou l'Autriche, et bientôt atteint par l'Allemagne et les Pays-Bas. Enfin, le Parlement accorde un délai de 5 ans aux nouveaux membres de l'Union, qui ont adhéré en 2004.
La Commission n'accepte pas ces objectifs chiffrés au prétexte qu'ils « sont trop sévères pour certains Etats et pas assez pour d'autres ».
La Pologne voit en effet se multiplier les décharges sauvages venant d’Europe de l’Ouest depuis la chute du communisme, dans les années 1990. Le trafic serait en pleine recrudescence depuis l’adhésion du pays à l’Union européenne en 2004. Son entrée dans l’espace Schengen, vendredi 21 décembre, ne devrait pas arranger les choses. L'avenir nous le dira...

Selon notre confrère Le Monde, « les garde-frontières polonais ont relevé 1 039 entrées illégales de déchets sur le territoire, dont 579 d’Allemagne, 32 d’Autriche et autant de Belgique. Il s’agissait surtout de déchets communaux, de voitures à la casse, d'emballages plastiques, de pneus, d'électroménager, de vêtements usagés et de radiographies médicales ».
Explication : « sous couvert d'activités de transport, de commerce ou de traitement des déchets, des entreprises polonaises proposent à des entreprises ouest-européennes de les débarrasser à bon prix de leurs détritus, dans des décharges, des entrepôts désaffectés ou en pleine nature », ajoute le quotidien.
L’entrée de la Pologne dans l’espace Schengen pourrait doper ces trafics qui concerneraient chaque année 300 000 tonnes de déchets, en provenance directe de pays membres de l’UE à 15. Aucun réseau de transport illégal n’a été démantelé à ce jour mais depuis juin 2007, le transport illégal de déchets internationaux est passible de 6 mois à 8 ans de prison en Pologne tandis que les services de protection de l’environnement peuvent coller des amendes allant de 13 900 à 83 400 euros.
A quand l'harmonisation des réglementations et des coûts de traitement, tant souhaitée par Pierre Rellet, Président de la Fnade lors du dernier congrès de celle-ci??? Les spécialistes escomptent 5 ans pour parvenir à cela.



