Déchets : la récup n’est plus ce qu’elle était…

 On assiste parfois à des spectacles de piètre qualité, voire affligeants dans les déchèteries, avec à la clé des pratiques pour le moins spéciales… qui s'apparentent clairement à de la fauche, au détriment de la collectivité et de la sécurité des usagers et personnels...

 «Que des gens viennent tous les jours chercher des objets, je peux le comprendre. Mais qu'ils nous agressent dès qu'on sort de notre voiture, ça, je ne peux l'accepter ». Tels sont les propos qui ont été récemment recueillis par notre confrère l’Union, auprès d'une usagère de la déchèterie de Rethel (Ardennes), lesquels seraient partagés par de nombreux habitants de cette région.

 Aux dires des utilisateurs, des personnages font le guet, ou campent, carrément, auprès des bennes, afin de récupérer au plus vite ce qu’ils jugent intéressant. Certains collent même de près les utilisateurs de la déchèterie… « Ils n'attendent parfois même pas que l'on ait sorti nos déchets du véhicule ; ils viennent directement se servir dans le coffre », argumente un usager du lieu.

 Quand il s’agit de DEEE, la gêne empêchant le plaisir, on y va allègrement : ces déchets constituant aussi, des valeurs sûres. On se sert sans complexe dans les bennes, on désosse sur place, on dénude les câbles, on démantibule l’appareil afin de récupérer ce qui vaut la peine, laissant in situ le fatras que ces activités ont générées, à charge pour le personnel de faire le ménage… Comme s’il était là pour ça, comme s’il n’avait rien d’autre à faire…

 Il va sans dire que la surprise est de taille lorsque des objets déposés en déchetterie se retrouve sur des brocante ou à vendre sur internet… « Si on veut en faire profiter une association, on peut le faire de nous même. On ne souhaite pas non plus enrichir un groupe plus opportuniste que les autres, par ailleurs hors-la-loi », indique un habitant de Rethel.
Si depuis des lustres un certain nombre d’artistes fréquentent les déchetteries pour constituer leurs œuvres, la pratique de cette forme de récupération qui s’apparente clairement à de la fauche, en vue de la revente, est nouvelle, avec évidemment un manque à gagner pour la collectivité, s’inquiète le président de la communauté de communes, Guy Deramaix qui envisage la prise de mesures tels que panneaux dissuasifs, système de vidéosurveillance ou encore de patrouilles de gendarmerie renforcées…