Déchets : la Gironde teste le désemballage !
Le biodéchet est un déchet organique appartenant à la catégorie des déchets biodégradables solides des ménages et des entreprises, précisément les déchets alimentaires, les déchets verts, les papiers et les cartons. Depuis le 1er janvier 2012, un grand nombre d’acteurs sont concernés par cette nouvelle obligation : la distribution, la restauration collective et l’industrie agroalimentaire (fruits et légumes, plats préparés, pains, viande, produits impropres à la vente, périmés ou défectueux, résidus de préparation de repas et d’assiettes…). Comme chacun sait, la Loi Grenelle 2 fait évoluer la réglementation sur les biodéchets et rend obligatoire le tri à la source et la valorisation organique ; à défaut de tri à la source, les biodéchets sont mélangés aux autres déchets non recyclables et font l’objet d’un traitement par incinération ou stockage.
La valorisation biologique de ces déchets permet de les réintégrer dans leur cycle naturel. Après transformation par compostage ou méthanisation, ils sont utilisés pour enrichir les sols ou produire de l’énergie renouvelable.
L’idée mise en avant est de diminuer le recours aux engrais chimiques issus des ressources minières (potasse, phosphore…), réduire les quantités de déchets éliminés en stockage ou en incinération, contribuer à la réduction des gaz à effet de serre générés par le traitement des déchets.
Il va de soi, aussi, que cette obligation contribue à l’atteinte des principaux objectifs du Grenelle de l’environnement : la réduction de 7% de la production d'ordures ménagères et assimilés par habitant, mais également un taux de recyclage matière et organique des déchets ménagers à 45% en 2015 et à 75% pour les déchets des entreprises et pour les emballages ménagers dès 2012, de même qu’une réduction des quantités incinérées ou stockées.
Deux entreprises du groupe Suez, à savoir Sita Sud Ouest et Terralys ont choisi d’opérer de concert afin de créer une filière de traitement des biodéchets emballés afin de satisfaire les exigences règlementaires et proposent pour ce faire, une nouvelle prestation aux professionnels : le déconditionnement des déchets organiques à Saint-Selve (33), service unique en Gironde.
Les deux entités ont mis pour ce faire, leurs compétences en commun pour créer une filière de valorisation des biodéchets en Gironde ; ce partenariat repose sur deux caractéristiques principales :
Un investissement d’un montant de 400 000 euros, majoritairement porté par Sita Sud Ouest,
Le site de Terres d’Aquitaine®, centre de valorisation biologique des déchets organiques de Terralys, permettant le traitement « in-situ » du substrat issu des biodéchets, réduisant ainsi le recours aux transports routiers.
Le bio-déconditionneur a pour principe de séparer contenants et contenus des déchets alimentaires emballés, produisant ainsi 2 flux de déchets valorisables.
Cet équipement industriel, d’une capacité de 7 000 tonnes par an et qui a nécessité un investissement de 400 000 Euros (dont une partie financée par une subvention ADEME), est unique dans le département de la Gironde. Il permet de traiter les biodéchets de la grande distribution, des industries agroalimentaires et de la restauration collective : produits impropres à la consommation, périmés ou défectueux. La matière organique récupérée est transformée en amendement organique agricole pour un retour au sol, conformément aux obligations réglementaires en vigueur.
100% des biodéchets entrants sont valorisés
Intégré sur le site de Terralys à Saint-Selve, le bio-déconditionneur assure le désemballage des biodéchets dans un bâtiment préexistant de 3 000 m2, équipé d’un système d’aspiration et de traitement des odeurs. Il broie et sépare, grâce à un turbo-séparateur, les déchets alimentaires de leurs emballages pour récupérer la matière organique et la transformer en substrat destiné au compostage.
La fraction résiduelle, composée principalement d’emballages plastiques, est acheminée vers Astria, l’unité de valorisation énergétique de Bègles (33) et contribue ainsi à produire de l’énergie électrique.
Couplé à l’expertise technique de Terralys dans le domaine du compostage, le bio-déconditionneur de Saint-Selve constitue une étape indispensable à l’obtention d’un substrat organique de qualité homogène pour la production de compost normé et à fort pouvoir méthanogène pour la production potentielle de biogaz.
Sita met donc clairement le cap sur la valorisation biologique, étant entendu que le sujet n'est pas tout à fait nouveau pour l'entreprise : en février 2002, Patrice Dauvin, alors Directeur général de Sita et Laurent Fleury, chef de marché déchets organiques à la Direction marketing et commerciale de Sita France nous présentaient en effet, un nouveau kit de communication destiné à accompagner adultes et enfants dans les opérations de tri sélectif des biodéchets.
Soucieuse de rester à la pointe dans tous les secteurs du traitement qu'elle touche, Sita s’est donc fortement engagée dans le domaine de la valorisation biologique et propose aux producteurs de biodéchets une offre spécifique et complète de services. Elle a d’ailleurs déjà mis en service deux bio-déconditionneurs à Strasbourg et Besançon, et a en projet d’ici 2014, l’installation de deux autres dans le grand Sud-Ouest. Ces équipements complémentaires permettront de répondre aux importants besoins évidents de traitement des biodéchets, un gisement estimé à 140 000 tonnes pour les seuls « gros producteurs » de la région Sud-Ouest.
Très concrètement, l’opérateur a élaboré une offre de services afin de répondre à la problématique ; celle-ci comprend
l’accompagnement des entreprises dans la mise en place du tri à la source et la sensibilisation du personnel
la collecte sélective des biodéchets dans des conteneurs adaptés
le déconditionnement des déchets alimentaires emballés
la valorisation organique du substrat
la valorisation énergétique des emballages.
En parallèle, on assiste au développement de Yellowbio, une offre spécifique de collecte et de valorisation énergétique des huiles alimentaires usagées - biodéchets elles aussi- à destination des restaurateurs (restauration rapide, collective et traditionnelle) mais aussi aux industriels de l’agro-alimentaire.