Déchets : la Communauté Loire Nièvre et Bertranges se mobilise

Le 12/02/2017 à 20:44  

Déchets : la Communauté Loire Nièvre et Bertranges se mobilise

Réunion constructive Mieux valoriser certains déchets, impliquer les acteurs locaux, organiser la réflexion collective et aller de l'avant étaient à l'ordre du jour d'une réunion récente organisée par la Communauté de communes Loire, Nièvre et Bertranges laquelle a rassemblé des collectivités, entreprises, producteurs et agriculteurs soucieux d'instaurer une écologie industrielle harmonieuse à l'échelle de leur territoire. Des postes de réflexion ont été mises en avant, lesquelles devraient rapidement déboucher sur des actions concrètes...

 A peine les élus et les administrés de la nouvelle Communauté de communes Loire, Nièvre et Bertranges installés, que la volonté d'aller de l'avant afin d'instaurer une écologie industrielle sur le territoire, s'avère rassembleuse... Ce n'est parce que l'on est « petit » que l'on est en manque d'idées ou d'énergie...

 Cette collectivité élargie qui comprend trente-deux communes, soit 21 036 habitants (quatorze communes du Pays charitois (11.287 habitants), treize communes de l’ex-Communauté de communes Entre Nièvres et forêts (3.922 habitants), quatre communes de l’ex-collectivité Des Bertranges à la Nièvre (5.481 habitants), et enfin, la commune de Poiseux (346 habitants, ex-Bon Pays) a en effet organisé tout récemment une réunion avec à l'ordre du jour, une question : comment mieux valoriser certains déchets à l'échelle du territoire, bâtir une écologie industrielle afin de fournir de la matière à d'autres secteurs économiques, tout en réduisant la part destinée à l'élimination ? Un sujet qui a mobilisé les acteurs économiques (des producteurs, des entreprises, des agriculteurs) soucieux de répondre au projet de la collectivité locale résolument engagée sur cette voie... étant entendu que chacun a des idées pavées de bon sens à faire valoir.
Au demeurant, la Communauté de communes a décroché une subvention de 60 000 euros, de la part de la Dreal, laquelle doit lui permettre de mettre en oeuvre expérimentation pilote, qui si elle était couronnée de succès serait amenée à être dupliquée. Mydiane et Auxilia, deux cabinets d’étude, ont été mandatés pour organiser des entretiens et des visites d'entreprises ; trois pistes de réflexion se dégagent et doivent maintenant être explorées ...

 Les matières organiques méritent mieux
Trier, collecter et valoriser les végétaux et biodéchets produits par les collectivités (restauration collective, déchets générés par l'entretien des parcs et jardins, et entreprises) doivent impérativement générer du compost de qualité, utilisable par les agriculteurs, paysagistes locaux, demandeurs d'amendements organiques. Chacun étant convaincu de la nécessité de creuser le sujet, il est convenu d'avancer rapidement afin de concrétiser le projet dans les meilleures délais.
On ne part pas de zéro ; les initiatives existent sur le territoire. Ainsi, Emmanuel Brossard, producteur d’huile, récupère déjà les huiles de cuisine usagées provenant de la maison de retraite Le Champ de la dame, à Varennes-lès-Narcy, afin d'alimenter un groupe électrogène, mélangé à du fioul. Au demeurant, ce jeune entrepreneur, souhaiterait aller plus avant en captant les déchets organiques de l’établissement, afin de les transformer en amendements pour ses cultures.
Arbres et Jardins, une structure dirigée par Sébastien Auger génère quant à elle, plusieurs milliers de m3 de déchets végétaux par an, des déchets qui pourraient être mixés à d'autres afin de participer à la fabrication de ce compost de qualité qui ne manquerait pas de débouché...

 Déchets de bois : le circuit court avant tout. La valorisation des déchets de bois pourrait sans trop de contraintes, approvisionner des scieries : un consensus se dégage en ce sens, étant entendu que la fabrication de granulés de chauffage, en exploitant des chutes de fabrication de la société Pobi (une usine de production d'ossatures bois, de charpentes et de menuiseries, installée depuis 1929 à La Charité-sur-Loire), ou du groupe Charlois (entreprise née en 1928, aujourd'hui premier exploitant forestier en volume de chêne de France, l'un des principaux groupes mondiaux de tonnellerie, basée à Murlin et La Charité sur Loire), ne doit pas être négligée.
 
Mutualiser des services pour économiser mais valoriser plus... « De nombreuses entreprises nous ont sollicité afin de disposer d'un service de gardiennage, ou encore pour qu’une personne s’occupe de l’entretien des espaces verts, afin de réduire les coûts de fonctionnement », a indiqué Alexandre Tucou, responsable environnement de la Communauté de communes. Le groupement des Artisans du Val de Loire (une dizaine d’entreprises de proximité), créé il y a plus d’un an, met déjà en oeuvre des opérations mutualisées. Sur cette (bonne) base de réflexion, il a été déterminé que des équipements tels que broyeur de résineux, autoclave, compacteur pour le carton et/ou le plastique pourraient être mis en commun afin de réduire les coûts tout en valorisant plus, là encore…

A l'issue de cette réunion on ne peut plus constructive, il a été acté que des groupes de travail constitués pour creuser la faisabilité de chaque piste commenceront à travailler dès ce printemps. Comme quoi, même à l'échelle d'un petit territoire, la valorisation maximale des déchets pour les transformer en matières utilisables par des acteurs économiques locaux, n'est plus un sujet à prendre à la légère mais un sujet générant un débat à part entière, parfaitement mis en évidence dans le cas qui nous occupe, chacun étant désormais convaincu que le déchet de l'un peut être une ressource pour l'autre... le tout participant à l'économie locale, et à la réduction des quantités de déchets devant être éliminés, moyennant finances....